dix-huit ans, oxford + La fin du lycée, enfin. Ce n’était pas vraiment que tu n’avais pas aimé cette période de ta vie et que tu en avais souffert mais à tes yeux, il était temps de passer à autre chose. Ton éducation n’avait jamais été faite au hasard. Dès l’école primaire tu rentrais dans les écoles privées les plus prestigieuses non pas parce que tu étais plus malin que les autres mais parce que tes parents pouvaient payer la facture. Une chose était certaine, ce n’était pas du tout le style d’école qui te convenait. Mais tu fis les sacrifices nécessaires parce que tu savais qu’au fond, c’était ce qu’on pouvait t’offrir de mieux. Ton temps libre, tu le passais dans les livres et dans n’importe quelle activité créatrice qui te tombait sous la main. Tu pris donc des cours de piano, des cours de dessin, n’importe quoi qui te faisait éviter les activités sportives prisées de l’école. Tu n’avais jamais été un sportif et tu ne le serais jamais donc tu avais choisis une activité au hasard pour dire que tu avais fait du sport parce que c’était obligatoire. Mais maintenant, tout cela était terminé, il était enfin temps de commencer l’université. Mais bon, là non plus tu n’avais pas trop eu le choix de toute manière car tu avais déjà une place dans la grande université d’Oxford. Cette fois on ne te demanderait pas de faire du sport et c’était tant mieux ! Tu avais quand même pu choisir ce que tu allais étudier et tu décidais de te lancer dans les affaires comme ton père, tu pouvais suivre une formation littéraire par correspondance ce qui t’occuperais pendant ton temps libre. Mais pour l’instant, c’était les vacances et tu comptais bien en profiter. Enfin presque … On sautait sur ton lit pour te réveiller et quelqu’un tapait dans ses mains. Tu grognais mais cela ne fit qu’empirer les choses. Finalement, tu entrouvris les yeux pour trouver en face de toi ta sœur, Capucine. « Qu’est-ce que tu veux si tôt le matin Capu ? » Demandas-tu en mettant ta tête sous l’oreiller. Ta sœur arrêta de sauter avant de s’emparer de l’objet et de te dire : « C’est pas tôt Jamie, c’est onze heures. Ce n’est pas ma faute si tu es sortis hier soir, t’avais qu’à penser à la promesse de m’amener faire du shopping à Londres aujourd’hui. » Tu levais les yeux au ciel mais ceux-ci étant contre ton lit ta sœur n’en vit rien. Agée de quatorze ans, tes parents refusaient qu’elle aille faire du shopping seule dans Londres et tu avais donc été mis à la tête du convoi parce que bien entendu, elle entraînait une ou deux amies avec elle. « On part dans combien de temps ? » Demandas-tu en te sortant du lit. « Le train part dans trois quart d’heure, tu as trente minutes pour être prêt, ton déjeuner t’attend dans la cuisine. » Ta sœur voulait vraiment y aller à sa fichue sortie … Soupirant, tu te contentais d’aller prendre une douche avant de t’habiller et de descendre à la cuisine. Les amies de ta sœur étaient déjà là et tu les saluais. Tu pris ensuite ton téléphone avant de composer le numéro de ton meilleur ami qui habitait deux maisons plus loin. « Mec, tu m’accompagnes à Londres aujourd’hui ? » Ce dernier soupira avant de te dire : « Ta sœur ? » Tu pus seulement répondre : « Ouais. » « J’ai combien de temps ? » Demanda-t-il fatigué. « Une quinzaine de minutes, je passe te prendre. » Ta sœur te regarda offusquée que tu puisses penses à entraîner un ami dans l’aventure mais tu lui dis : « Désolé soeurette, j’amène tes amis alors tu devras supporter les miens. » Sur ce tu déjeunais tranquillement en essayant de boire le plus de café possible pour te réveiller. Vos parents étaient déjà au travail depuis longtemps donc tu n’allais pas les voir ce matin. Quand l’heure fut venue, tu pris la voiture et après avoir récupéré ton ami, tu pris la direction de la gare. Aujourd’hui, journée à Londres au programme …

vingt-trois ans, anchorage + Deux ans, cela faisait deux ans que tu étais en Alaska et le changement avait été brutal. Toi qui avais été habitué toute ta vie à une vie de citadin, te retrouver au milieu de nulle part avait été un grand choc et tu avais eu du mal à t’y habituer. Cependant, tu appréciais désormais cette vie beaucoup plus que celle que tu vivais avant même si cette dernière te hantait toujours. Mais tes parents étaient déjà rentrés en Angleterre. Ton père avait accomplis sa mission en Alaska assez rapidement et il avait été prié de rentrer, sa place n’était pas dans ce coin perdu du monde. Alors il t’avait laissé en charge de ce qu’il avait accomplis en Alaska. Tu ne décidais rien mais tous les mois tu avais des réunions pour évaluer les stratégies de la branche Apple dans ce coin perdu du monde. Tu avais désormais terminé tes études. Elles étaient beaucoup moins prestigieuses que celles que tu avais fait pendant trois ans à Oxford mais tu avais désormais ton diplôme et c’était ce qui comptait. Le monde des affaires t’avait ouvert les bras et tu gérais le Starbucks de la ville ce qui t’occupais désormais. Mais ce qui t’avait convaincu de rester par dessus tout, c’était la belle Maxine. Tu avais fait sa connaissance par hasard, elle se faisait agressée verbalement et plus si tu n’étais pas intervenu par des hommes et tu étais venu à sa rescousse parce que c’était la bonne chose à faire. Tu n’avais jamais aimé le sport et tu n’étais pas le gars le plus musclé mais tu avais pris des cours de combat à Oxford. Cela faisait déjà deux ans que tu l’avais rencontrée et cela faisait donc deux ans qu’elle te rejetait. Ou du moins qu’elle ne se laissait pas vraiment approcher. Elle ne semblait d’ailleurs pas comprendre ce que tu lui voulais, ce que tu attendais d’elle tout simplement. Tu voyais bien que ta présence l’exaspérait mais tu ne pouvais pas t’en empêcher, tu voulais la connaître. Mais un jour, les choses changèrent. Tu l’interpelais et elle finit par te gifler parce qu’elle ne comprenait toujours pas. Tu savais que c’était ta dernière chance, que c’était maintenant ou jamais. Alors tu l’avais embrassée pour bien lui faire comprendre ce que tu cherchais. Et à ta plus grande surprise, elle avait fini par t’embrasser elle aussi. Tu ne pouvais pas être plus heureux parce que cela voulait dire qu’elle te laissait une chance. D’ailleurs, ce soir vous aviez votre premier rendez-vous et tu ne comptais pas louper quoi que ce soit, tu voulais que ce soit parfait. Tu avais donc réservé un restaurant et tu comptais ensuite l’amener se balader un peu avant de la ramener chez elle. Tu t’étais donc habillé plutôt élégamment avant d’aller la récupérer. Tu sonnais à sa porte et quand elle ouvrit, tu ne fus pas déçu par le déplacement. Elle était vraiment magnifique. « T’es magnifique Max’. » Dis-tu avant de déposer un baiser sur ses lèvres en guise de bonjour. « Tu n’es pas mal non plus. » Te dit-elle avec un clin d’œil. Tu souris avant de lui tendre la main : « Tu viens ? Le restaurant nous attend. » Elle attrapa ta main après avoir fermé la maison et elle te dit : « Vraiment ? Me tarde de voir ça. » Oui, vous alliez passer une bonne soirée, c’était tout ce qui comptait.

vingt-sept ans, anchorage + Tu regardais cet appartement vide d’un air désespéré. En quittant Maxine, tu avais dû te trouver un nouvel endroit où habiter, tu ne pouvais pas squatter chez ta sœur beaucoup plus longtemps. Louer cet appartement, c’était accepter que Maxine et toi c’était terminé et tu ne savais pas vraiment si tu étais prêt à l’accepter. Dire que tu l’avais demandée en mariage l’année passée, tu ne pensais pas que les choses pouvaient se terminer comme cela. Tu pouvais comprendre qu’elle ne se sente pas prête à être mère mais ce que tu ne comprenais pas c’est qu’elle ne puisse pas te faire confiance pour l’aider à surmonter cela. A tes yeux elle était résolue à ne pas être prête alors elle n’avait jamais fait l’effort d’essayer de le devenir. Votre dernière dispute à ce sujet, celle qui avait entraîné ton départ avait été clair sur ce point. Maxine comptait faire adopter votre fils mais tu ne la laisserais pas faire. Elle n’avait pas le droit de t’enlever cet enfant qui était autant le tien que le sien en réalité. Toi, tu le voulais cet enfant et tu ne voyais pas pourquoi tu n’aurais pas le droit de l’avoir. Des coups furent frappés à la porte et tu ouvrais aux livreurs qui t’amenaient ton lit et un canapé. Tu n’avais pas besoin de meubler plus cet appartement où tu n’allais rester que quelques temps de toute manière. Tu attrapais ensuite ton téléphone pour appeler tes parents. « James ? Tout va bien ? » Demanda ta mère qui depuis ta séparation avec Maxine s’inquiétait pour tout. « Ca va maman, j’aurais juste besoin d’un service. » Tu savais que tes parents n’allaient pas te dire non mais tu devais demander quand même. « Je t’écoute mon chéri. » « J’aurais besoin de l’aide de l’avocat de papa pour récupérer mon fils. Je ne pense pas que la famille de Maxine me fasse des histoires mais je veux être prêt si c’est le cas. » Tu entendis ta mère parler à ton père en fond avant de te dire : « Ton père le contacte, il t’appellera dans la soirée. Je suis contente que tu le récupères Jamie. » Mais il y avait autre chose que tu voulais demander à ta mère. « Il y a autre chose maman. Est-ce que je peux rentrer à la maison quelques mois après la naissance du bébé ? » Au cri de joie que poussa ta mère, un sourire s’étala sur ton visage. « Bien sûr mon chéri ! Tout sera prêt à ton arrivée ! » Tu raccrochais quelques minutes plus tard complètement soulagé. Soupirant, tu pris ensuite le téléphone pour appeler les parents de Maxine. Tu ne les avais pas vus depuis un moment mais ils semblaient heureux de t’entendre. Tu leur exposais donc tes demandes et ils ne te firent pas réellement d’histoire, de toute manière, tu étais le père, tu avais plus de droits que quiconque.
Les mois passèrent ensuite dans l’attente de la naissance du bébé. Tu allais au travail tous les jours en sentant que le jour tant attendu allait arriver. Tu passais du temps avec ta sœur aussi en lui faisant promettre de rentrer en Angleterre un peu plus souvent vu que tu allais y passer une bonne partie de l’année. Et finalement, le jour fatidique arriva. Tu reçus l’appel des parents de Maxine mais tu ne te rendis pas tout de suite à l’hôpital, tu n’avais pas envi de croiser la demoiselle, tu n’avais pas envi qu’elle sache que tu avais récupéré le bébé. Tu y allais donc en début de soirée, alors que l’hôpital commençait à être plus calme. Tu te présentais dans le secteur des naissances et on te permit de voir l’enfant de suite. Tu appris que Maxine l’avait appelé Sasha, comme tu le lui avais suggéré quelques mois plus tôt et cela produisit un pincement au cœur. Quand on te mit ton fils dans les bras, tu sentis tes yeux se remplir de larmes, il était tellement parfait … « Bonjour Sasha, je suis ton papa et promis je vais bien m’occuper de toi. » Tu le tins pendant plusieurs minutes encore avant de le rendre aux infirmières. Il dut rester à l’hôpital encore quelques jours et tu pus rapidement l’amener avec toi. Tu attendis un mois avant de partir pour Londres, tu ne voulais pas qu’il voyage trop tôt. Et maintenant, une nouvelle page de ta vie s’ouvrait.

vingt-neuf ans, anchorage + De retour, te voilà enfin de retour dans cette ville. L’Alaska t’a manqué mais pas plus que ça au final. Tu as apprécié de changer d’air, de voir autre chose. Tu as surtout apprécié l’aide de tes parents durant les huit premiers mois après la naissance de Sasha. Même si tu rêvais d’être père, il y avait des choses que tu ne savais pas faire mais tu ne te reposais quand même pas trop sur ta famille, c’était ton fils, c’était à toi de t’en occuper. De l’Angleterre, tu gérais le Starbucks par Skype avec un employé de confiance que tu avais et tout le reste était en suspens. Ton père se chargeait d’aller dans les conseils d’administration et tu aidais ta mère à la maison à tout gérer, chose qu’elle n’avait presque jamais fait seule. Mais bientôt, tu dus partir. Des problèmes avec Apple qui te demandaient de rester quatre mois à New York. Tu t’installais donc dans la capitale de la finance et tu essayais de jongler entre les conseils d’administration et ton fils. Ce dernier passant toujours avant tout, ton père n’hésitait pas à venir passer quelques jours pour te soulager. Mais ses soucis le retenaient en Angleterre la plupart du temps. Mais tout cela était terminé maintenant, tu étais de retour sur cette petite île d’Alaska avec ton fils dans les bras. Tu avais acheté une petite maison parce que tu savais que tu ne pouvais pas aller vivre ailleurs. Ta sœur habitait toujours là en plus donc ce n’était pas la peine d’y penser. Sasha avait grandi, bien entendu comme tous les enfants de son âge. Il avait aujourd’hui un peu plus d’un an et c’était un magnifique petit garçon. Il n’y avait pas un jour où tu regrettais d’avoir eu la chance de le récupérer. Maxine pouvait penser ce qu’elle voulait, cet enfant était le votre et tu ne pouvais pas le donner à l’adoption. Tu avais contacté les parents de la demoiselle et en faisant jouer l’avocat de ta famille, tu n’avais pas eu de mal à les convaincre de te confier le petit. Tu avais promis de ne rien dire à Maxine si elle ne venait pas chercher à te voir en contrepartie mais concrètement, que pouvait-elle te vouloir maintenant ? Ton cœur se serra à cette pensée parce que malgré tout, elle restait la mère de Sasha qui te rappelait tous les jours la place que sa mère avait dans ton cœur. Mais tu poussais toutes ces pensées au loin dans ton esprit alors que tu sortais du Starbucks. Tu avais laissé Sasha avec ta sœur aujourd’hui car elle t’avait proposé de le garder. Avec tous vos vagabondages, elle n’avait pas vraiment eu le temps de voir ton fils ces derniers temps. Tu rentrais donc chez toi et c’est en t’approchant du salon que tu entendis Sasha demander : « Pa’ ? » Tu pouvais entendre Capucine complètement fondre devant ton fils et cela te fit rire. Tu les rejoins rapidement avant de dire : « C’est bien moi mon bonhomme ! » Tu pris ton fils dans tes bras avant de déposer un bisou sur sa joue. « Tu t’es bien amusé avec tatie Capu’ ? » Un grand sourire illumina son visage alors qu’il te dit : « Pu’ ! Pu’ » Tu explosais de rire alors que ta sœur levait les yeux au ciel. Tu posais ton fils à terre pour qu’il retourne jouer avant de te tourner vers ta sœur. « Comment tu vas ma belle ? Il n’a pas été trop pénible ? » Lui demandas-tu doucement. Ta sœur se contenta de te dire : « Non, il a été parfait, on s’est bien amusé. Et je vais bien, je suis contente que vous soyez de retour. » Toi aussi tu étais content d’être revenu, tu ne pouvais pas le nier. « Moi aussi je suis content. Tu veux rester pour manger ? » Lui proposas-tu. « Non merci, je dois rejoindre des amis. D’ailleurs faut que je file ou je vais être en retard. Appelle-moi pour cette sortie shopping ! » Dit-elle avant de disparaître. Tu levais les yeux au ciel, pourquoi est-ce que ta sœur voulait absolument te faire acheter des vêtements ?