Mabel adore voyager, elle ne vit presque que pour cela ~ elle tente assez souvent à résister à tous types de viennoiseries ou de petits plaisirs, il faut qu'elle fasse attention à sa ligne ~ son poids l'obsède ~ elle tente de faire un peu de sport et s'essaye au surf et au tir à l'arc ~ elle aime sa famille plus que tout, en particulier son frère et son adorable neveu Sacha ~ elle adore les fêtes car tout le monde se réunit ~ l'amitié est quelque chose qui compte énormément pour elle ~ elle n'aime pas les mensonges ~ elle possède un tatouage très discret à la cheville qui représente une fraise, ce qui a marqué son changement de vie ~ elle a débarqué en Alaska à seize ans, suite à une cure dans une colonie pour obèses car elle était en surpoids, elle a donc voulu recommencer une nouvelle vie en venant voir son père qui vivait là-bas ~ tient très mal l'alcool ~ elle est restée d’innombrables fois coincée devant sa porte à avoir oublié ses clefs ~ n'aime pas la pluie, mais n'aime pas bronzer ~ il faut bien avouer qu'elle est très forte en cuisine ~ très facile à vivre ~ pas trop adepte aux soirées et encore moins aux baises d'un soir ~ elle a une passion secrète pour les sensations fortes ~ elle a vu en une journée treize fois le film Dirty Dancing juste pour un pari ~ elle n'aime pas ce film ~ chantonne constamment ~ catholique, elle n'attache pas une grande importance à la religion ~ a fait une tentative de suicide à quatorze ans (les âges instables) ~ elle n'a jamais rien dit par rapport à sa tentative, personne n'est au courant ~ à son arrivée en Alaska elle est sortie avec Gwilym, il a été sa première fois et ils sont restés en très bons termes ~ elle a toujours voulu porter secours au autres, elle estime que les inégalités dans le monde sont injuste et que les hauts placés pourraient se bouger l'cul alors elle aide comme elle peut ~ elle est bénévole à l'unicef ~ s'est coupé les cheveux il y a trois ans pour faire du changement mais ils ont repoussé heureusement ~

que pensez-vous de la légende? y croyez-vous? j'ai débarqué à seize ans ici et croyez moi j'ai jamais eu de la veine en amour, même avant donc je pense que c'est moi qui suis maudite en faite ! mais je n'y crois pas, au pire ça concerne les hommes pas les femmes donc je n'y crois pas. parlez-nous de votre vie sentimentale, de manière générale. peu de choses à dire, je suis sortie avec un garçon pour la première fois à quinze ans avant de me rendre compte qu'il s'agissait d'une grosse blague manigancée par ses "amis", bien sûr il s'est excusé mais je ne l'ai pas bien vécu. par la suite, des histoires assez banales et de courte durée car je suis très souvent en voyage alors les égarements arrivent vite. êtes-vous plus du genre fétard ou flemmard? le juste milieu ? je suis pas trop une adepte des fêtes et je ne suis pas une flemmarde pour autant, j'aime me bouger mais disons pas sur le dancefloor pour me réveiller avec une gueule de bois monstrueuse le lendemain matin, très peu pour moi. voir des couples heureux, ça vous fait quoi? ni-chaud ni-froid, certes je les envie un peu de nager dans un grand bonheur mais je me dis qu'un jour je le trouverai. je me dis qu'ils ont de la chance de s'être rencontrés et je leur souhaite du bonheur toute leur vie. pensez-vous que la malédiction à joué sur votre vie sentimentale? non je ne le pense pas, enfin si les garçons sont déprimés il ne faut pas blâmer une malédiction mais leur demander de bouger leurs fesses pour trouver une nana plus qu'autre chose ! puis comme je l'ai dis, je suis une malchanceuse en amour alors pourquoi ça changerait si je déménageais ?

✩ because i’m pretty when i cry.
onze mai deux mille trois (quatorze ans) - Tout lui revenait en tête. Son corps tremblait de partout, elle était prise de spasmes profonds qui lui ébranlaient les membres. Sa tête lui faisait mal, ses mains étaient écorchées, les larmes coulaient et brûlaient ses joues irritées. Mabel voulait tout lâcher, plus rien ne lui importait dans la vie désormais, elle ne méritait pas de vivre dans ce monde, tout ce qu'elle avait pu aimer s'était retourné contre elle excepté son frère, mais il n'arrivait pas à remplir les ténèbres qui embrumaient son cerveau déconnecté. « Un petit effort Mabel, tu te dégonfles pas quand même ? » Cette voix du démon résonne dans sa tête, ce n'est pas la voix de sa conscience mais c'est peut-être cette voix qu'a son démon intérieur car jusqu'à il y a quelques mois elle ne l'entendait pas.

FLASHBAK.« Maman et moi nous ne nous aimons plus. » Bim. Okay elle ne s'y attendait vraiment pas. Mabel cligna une fois, deux fois, trois fois les yeux. Il pouvait répéter ? Ses sourcils se froncèrent. Ce n'était qu'une blague elle en était sûre. Elle scruta le visage de James à côté d'elle qui commençait à se décomposer. Elle comprit que ce n'était pas une blague et que ses parents allaient bel et bien divorcer. Elle avait pendant un temps fantasmé sur les enfants avec les parents divorcés car ils avaient deux Noël donc deux fois plus de cadeaux ou encore deux fêtes d'anniversaire, mais en y repensant tout son quotidien allait être bouleversé. Un grand silence de plomb se fit dans la pièce, personne n'osait parler. Mabel voulut parler mais elle se résigna. Elle n'avait que dix ans et si tôt voir un foyer déchiré ce n'est pas très bon. Elle prit la main de James qui la serra aussitôt. « Le juge veut savoir si vous préférez vivre avec maman ou vivre avec moi. » Choisir ? « Pas question, je demande la garde alternée. » Même si elle n'avait pas compris les derniers mots que venait de prononcer son frère, elle savait que c'était mieux que de choisir. « Je savais que tu allais dire ça. » Leur père porta sur eux un regard heureux malgré les circonstances, il devait être heureux de ne pas avoir été mis à l'écart.FIN DU FLASHBACK.

Mabel déglutit. Le divorce de ses parents s'était révélé plus compliqué que cela, elle était de base déjà relativement instable et sensible mais le fait de devoir partager ses affaires l'avait profondément touchée. C'est peut-être cela qui entraîna des conséquences désastreuses à sa vie. Elle voyait presque son but maintenant, il était très proche en fait, elle se sentait poussée d'une énergie nouvelle comme si ce petit démon lui donnait de l'adrénaline pour terminer cette montée infernale. Son coeur battait à la chamade, elle redoutait autant qu'elle enviait ce moment de libération où enfin plus personne ne se soucierait de cette pauvre Mabel, la petite obèse de chez les Ambrose.

FLASHBACK« Ah sale grosse, c'est crade ahhh ! » Le collège restera toujours la pire partie de sa vie. Tous les jours elle subissait les moqueries des gens vis-à-vis de son poids. Mais avaient-ils idée de ce que cela pouvait être d'être grosse ? De se faire dévisager dans la rue en mangeant une salade avec le regard de gens "ah enfin un gros qui fait un régime, ça m'a pas l'air de marcher" ou encore de manger pour la première fois depuis un mois un hamburger car il n'y avait aucune solution alternative "un gros qui mange un hamburger, après ils se plaignent". Personne ne pouvait comprendre, personne n'avait eu assez de jugeote pour se demander si toutes ces moqueries n'étaient pas tout simplement stupide et que la personne qui les recevait n'était pas déjà assez instable pour en rajouter une couche ? Mabel se tourna pour être dos au type qui venait de lui lancer cette remarque, tout en continuant de manger sa pomme. Personne ne la laissait tranquille tout simplement car elle était grosse.FIN DU FLASHBACK

Plus jamais elle n'aurait à entendre de remarques désobligeantes, plus jamais ! Que c'était bon de penser à cela, au moment où elle sauterait de cette immeuble de trente étages, tout serait enfin fini ! La petite voix l'encourageait à se rapprocher encore, encore, et encore plus près du bord. Elle imaginait déjà son frère en découvrant sa lettre de suicide, commençant à courir tel un héros pour découvrir le corps inerte de sa grosse sœur gisant et dégoulinant de sang. Mabel secoua la tête. « Non je peux pas faire ça. » Sa vie n'était pas bien, ça c'était clair, mais... ne méritait-elle pas un peu de vivre pour tenter de la changer ? Elle recula et s'écroula sur le sol en pleurant encore plus, pensant à James, qui avait toujours été là pour elle dans chaque circonstance. Qu'en serait-il de ses efforts si elle se suicidait ? Non, maintenant, elle allait reprendre sa vie en main.

trente août deux mille cinq - « Mabel... C'est toi ? » Elle prenait beaucoup de plaisir à voir la tête des gens en la découvrant. Il faut dire que cela peut faire un choc de perdre quatre tailles. « Je crois bien que oui... » Mabel sourit avant de se jeter dans les bras de son père malade. Elle avait seize ans et elle sortait tout juste d'une colonie pour obèses qui l'avait radicalement changée. Certes il lui restait un peu de graisse sur les hanches et dans les cuisses mais en continuant ses exercices de sport qu'elle avait appris à cette colonie, elle savait qu'elle pourrait avoir une taille de mannequin d'ici la fin du mois de Septembre. L'année dernière avait été relativement dure, elle n'allait presque pas en cours suite à sa tentative de suicide et avait passé sa majeure partie dans un centre pour qu'on lui dise de ne plus se suicider. Elle avait compris la leçon puis elle avait commencé cette colonie, ou plutôt ce système scolaire car mine de rien elle ne suivait plus aucun cours. C'était tout en un : elle avait des cours avec des adolescents obèses comme elle donc il n'y avait pas de jugements vis-à-vis de leurs poids, ils suivaient des cours par niveaux, ils avaient des exercices physiques (au moins 4h par jour) et leur alimentation était surveillée de très très près. C'était clairement plus efficace qu'un régime de "je mange plus rien avant de tomber dans les pommes". Mabel se détacha de son père avant de prendre sa valise. « Tu es vraiment superbe. » « Merci papa. » Elle venait vivre chez son père pour le reste de sa vie, enfin de celle de son père. Son frère et elle avaient décidé d'emménager pour profiter de lui. Elle se sentait déjà comme chez elle en Alaska, cela changerait un peu de Seattle !

vingt-huit septembre mille cinq - « Psssst Mabel, Gwilym Bellamy te fait de l’œil. Te retourne pas ! » Erica venait de lui sortir cela innocentent pendant qu'elle faisait semblant de lire. Enfin son esprit ne semblait plus lire des masses compte tenue de la remarque. Mabel n'écouta pas sa meilleure amie et se retourna tout de même pour dévisager ledit Gwilym. Ma foi il y avait pire comme gars. Il était même plutôt canon. Elle se leva. « Ehhh me laisse pas toute seule ! Tu vas où ? » « Je reviens vite t'inquiètes, je vais lui parler. » Erica n'eut même pas le temps de répondre que Mabel lui tournait déjà le dos et s'avançait d'un pas décidé vers Gwilym. Elle se sentait différente maintenant qu'elle était normale, elle pouvait faire beaucoup plus de choses par rapport à avant, comme bien s'habiller et surtout... draguer. Même si elle n'avait aucune expérience en la matière, elle se contenterait d'être elle même et depuis son changement elle se découvrait elle même. Tout d'abord elle n'était plus renfermée et avait même une petite réputation dans le lycée, mais elle était nouvelle donc elle attirait forcément les regards c'était comme cela de partout. « Salut. » Ce type avait l'air gentil, avait l'air. « Bonjour, t'es Mabel Ambrose c'est ça ? » « Bingo, et toi t'es Gwilym Bellamy ? » « Dans le mille ! T'es nouvelle ici non ? » Haha, comme je disais, elle était nouvelle donc les "fresh faces" ça attire, surtout que la plupart des gens ici se connaissaient du collège. « C'est ça, je suis arrivée fin Août. » « Et tu venais d'où avant ? » « Seattle. » « [...] » « [...] »Et ainsi, ils commencèrent à apprendre à se connaître jusqu'au jour où Gwilym demanda à Mabel de fermer sa bouche bavarde en l'embrassant. Technique brevetée.

Quelques mois plus tard, ils se quittèrent d'un consentement commun et restèrent très bons amis, comme quoi ce n'était qu'une attirance passagère. Mabel poursuivit ses études et obtint ses concours avec brillio. Rapidement elle devint infirmière et se spécialisa dans les maladies et les problèmes notamment sur l'Afrique. Depuis toujours elle trouvait que les inégalités dans le monde étaient réellement grandes et elle tenta donc d'y remédier d'une manière ou d'une autre en aidant les personnes du continent africain à avoir accès à la santé. Elle était polyvalente : elle s'occupait autant d'accouchements que de vaccins que de faire des opérations chirurgicales urgentes. Il lui arrivait très souvent de prendre des vols avec l'armée et quelques fois elle était engagée par l'armée pour soigner des blessés au combat car elle était sur place. Elle adorait ce métier, elle aimait voyager depuis toujours donc cela ne la gênait pas de prendre l'avion et d’atterrir en terre inconnue. Cependant, elle était très souvent absente pour ses relations amoureuses ou tout simplement ses relations amicales mais elle tentait de ne pas faire de trop grands voyages, sur trois mois par exemple, pour pouvoir tout de même profiter de ses proches. L'hôpital de la ville avait même accepté qu'elle travaille à mi-temps avec ses propres dates car elle ne pouvait pas prévoir une épidémie de paludisme après tout. Elle se plaisait à Anchorage.

premier juillet deux mille quatorze - « Je suis de retour Colton ! » Mabel claqua la porte de l'appartement qu'elle partageait depuis six mois avec son petit ami. Mais toute la maison était noire, aucune lumière n'était allumée. Il ne semblait pas là, pourtant elle lui avait envoyé un message et il avait dit qu'il serait à la maison. « Colton ? » Là ça devenait flippant. Elle posa sa valise au sol et alluma la lumière. Il était assis sur le canapé. Sa tête se tourna vers elle quand la lumière arriva. « Tu m'as fais peur, ça va mon chéri ? » Elle s'approcha de lui pour lui faire un bisou mais il détourna la tête et ce qui était censé être un baiser sur la bouche se transforma en un baiser sur la joue. « Oulà, qu'est-ce qui se passe ? » Elle ne l'avait jamais vu comme ça. Colton fit un léger mouvement de tête et elle comprit qu'elle devait s'asseoir. « Mabel, j'en peux plus de tes absences, t'es jamais là, et quand t'es à la maison tu passes tes journées à dormir. Je voulais un truc stable mais j'occupe cet appart vide tout le temps ! Je crois que.. que.... » Elle connaissait la suite de la phrase, elle la connaissait par cœur. « Qu'on devrait se séparer, il marqua un pause avant de reprendre d'une toute petite voix. Puis j'ai rencontré une femme...» Wow double-motif. « D'accord. Je vois. Eh bien part, c'est mon appart. Longue vie à votre couple alors. » Il hocha la tête et prit ses valises qui étaient déjà préparées dans l'entrée. Il claqua la porte et Mabel s'écrasa dans son canapé. Elle versa quelques larmes : un an de relation envolé. Puis c'était pas le premier tocard à ne pas aimer ses déplacements constants, mais elle n'y pouvait rien si elle avait une vie géniale et pas eux ! Affligeant. Puis cinq minutes plus tard, elle regardait Dirty Dancing avec un pot de glace Ben & Jerry's et une cuillère, totalement décalée de la vie à cause du jet lag.