Sujet: anything could happen (e. snow). Mar 5 Aoû - 1:02
anything could happen
Nola Harrington feat. Ethan Snow
elle essuyait les tables depuis vingt minutes. Vingt minutes de solitude. C'était désert. Qu'est-ce qu'elle s'ennuyait. Il n'y avait qu'elle et le responsable. Celui qui ne faisait qu'aboyer quand elle chantait trop fort. Et elle lui répondait, un sourire si malicieux sur le visage, que personne n'en était gêné. Excepté lui, peut-être. Mais elle savait que cela l'amusait plus qu'autre chose, Nola entendait toujours les échos de son rire. Il jouait simplement au patron. Ce qu'il n'était en réalité pas, elle ne lui faisait cependant pas remarquer. La blonde ne jouait que peu avec le feu et elle ne voulait risquer son emploi. Ce n'était pas idéal, quoique pas déplaisant non plus, mais il équivalait à une bouffée d'air frais pour Harrington. Un second nouveau départ, comme si l'île n'avait pas suffi. Elle ne se voyait plus jouer les journalistes pour le moment. Ecrire ne lui disait plus rien. A l'exception de ces brouillons illisibles, qui ne seraient jamais lus que par sa personne. Nola réalisait l'absurdité de sa situation, mais n'est-ce pas là le but de toute vie, se retrouver dans des situations absurdes ? Cela était son avis, en tout cas. Pas qu'elle y ait réfléchi trop longtemps. La blonde essayait plus ou moins de vivre sa vie au jour le jour, désormais. Et à cet instant elle nettoyait des machines dont elle ne connaissait le nom exact, comme c'était génial. Elles faisaient du café et tout le tintouin, ça suffisait à Nola. De savoir cela. Elle était concentrée sur sa tâche, au sens proche comme au figuré. Après tout, elle avait toujours été quelque peu perfectionniste et consciencieuse. Pour tout. Et cela ne changerait probablement jamais. La blonde ne savait même pas s'il fallait qu'elle nettoie lesdites machines, mais Harrington s'acharnait -quand même- paisiblement. A moitié pliée en deux. Elle était, apparemment, bien trop grande pour ce travail. C'était sa soeur qui lui avait sorti cette boutade, elle parlait dans les deux sens du terme. Ses paroles étaient toujours à double sens, Nola ne s'en était guère offusquée. Pas plus qu'elle en fut surprise. Ce qui surprit Harrington, cependant, fut le retentissement de la cloche accrochée à la porte. Elle tournait le dos à celle-ci, alors elle n'avait rien vu. Ni personne. Mais elle n'était plus seule, ô joie !, dans cette immense salle qui paraissait bien plus grande encore lorsqu'elle n'était occupée que par le mobilier. OH, MERCI MON DIEU, UN CLIENT ! Ça aurait pu être un cambrioleur que ça aurait été pareil. Elle était trop enthousiaste, pour l'heure qu'il était et en général. Mais cela faisait partie de qui elle était. Encore une des ces choses qui ne changerait probablement jamais en elle ... enfin Nola avait ses jours. Vous savez de ceux où chaque individu se risque à affronter les conséquences d'une mauvaise humeur à provenance non identifiée. Et dans ces cas-là ce n'était jamais agréable pour les autres. Nola savait sortir les griffes, et bien qui plus est. Mais en voyant à qui elle avait affaire, il ne serait nécessaire de les sortir. C'était certain ... pour le moment, du moins. Monsieur Snow, elle était d'humeur à l'appeler ainsi. Cela était ridicule, Nola le savait. Mais elle s'ennuyait. Et l'ennui lui faisait faire des choses étranges. Tout comme la fatigue. Et elle était habitée des deux. Quel honneur ! Qu'est-ce qui vous ferait plaisir ? Elle avait un air malicieux sur le visage accompagné de son plus beau sourire, il était son client préféré. Il le valait bien. D'ordinaire, elle ne savait jamais, lors de leurs impromptues rencontres, si elle devait le tutoyer ou le vouvoyer. Alors, elle faisait en sorte de ne pas avoir à le faire. Il n'était certes pas beaucoup plus vieux qu'elle, mais il dégageait une sorte d'autorité. Cela était probablement dû à son passé de militaire. Nola l'avait rencontré sur une base, la première fois. Elle n'était qu'une simple étudiante à l'époque, même pas la vingtaine, tandis que lui se battait pour son pays. Elle l'avait admiré sur le coup, puis respecté. Et même si Noll ne l'avait revu que bien après cette journée, l'empreinte qu'il avait laissée sur la jeune fille qu'elle était à l'époque avait marqué la femme qu'elle était devenue. Probablement à tout jamais, d'ailleurs. Il ne le savait pas, bien sûr que non. Ils n'étaient pas si proches, ils étaient probablement deux presque inconnus amicaux. Aimant parler, selon les humeurs, à l'autre en veillant à rester à la surface. Ce qu'ils ignorent de l'autre est vaste, autant qu'un océan. Abyssal. Et peut-être ne découvriraient-ils jamais les trésors de l'autre. C'était la chose la plus probable. Peut-être la meilleure. Mais Noll elle l'aimait bien, Ethan. elle lui souriait souvent, aussi. Tout autant qu'elle l'envoyait balader. L'un ou l'autre. C'était d'un extrême à l'autre entre eux. Harrington s'y était habituée. Et elle n'avait aucune idée de la façon dont les choses allaient tourner cette fois-ci. Qui vivra verra. Qu'elle était ridicule, cette citation, à ses yeux fatigués et à son esprit embrumé, mais elle ne résumait que trop bien l'état d'esprit de la blonde.