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 Let's start over again. This time we'll get it right #Jazz

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Gwilym Bellamy
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Gwilym Bellamy
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MessageSujet: Let's start over again. This time we'll get it right #Jazz   Let's start over again. This time we'll get it right #Jazz EmptySam 28 Juin - 1:59

Let's start over again. This time we will get it right
jazz ∞ gwilym

Gwilym n'avait pas dormi de la nuit, la conversation certes restreinte avec Jazz tournoyant dans sa tête. Aux quelques mots de la jeune femme s'ajoutaient les souvenirs de leur passé. Ahah la bonne blague, il avait tout fait pour éviter d'y penser pendant un an, en vain. Merci ses talents d'acteur il avait échappé à la consultation mensuelle chez le psychologue, mais ce n'était pas pour autant qu'il était parfaitement "guéri", comme le croyait si bien ses proches. Loin de là, pas un jour ne s'était passé sans qu'il ne pense à sa co-pilote. Au final, il s'était habitué à ce qu'un souvenir d'elle se manifeste, lui tranche à nouveau cet organe communément appelé cœur -manifestement le gallois en avait un, c'était déjà rassurant- puis s'éteigne jusqu'au jour suivant.

Néanmoins, il ne s'était pas attendu à ce que la jeune femme lui envoie un texto. Et ce serait se mentir si, passé la surprise et le désarroi, le jeune homme n'en avait pas été soulagé et heureux. Puis l'appréhension avait pris le dessus. Un an après leur "séparation" (encore fallait-il qu’ils aient été un jour ensemble pour parler en ces termes-là), elle semblait grave. Qu'avait-il encore fait ? Telle était la question. Gwilym se leva de bonne heure, alla faire son jogging matinal comme chaque matin, rentra et pris une douche méritée. Toujours aussi pensif, il rangea sa chambre, mise à sac la veille au soir alors qu'il ne savait que faire du premier sms de Jazz. Cela l'avait occupé dirons-nous. Il était presque onze heures lorsqu’il fit un effort presque surhumain et bu son thé, inutile de dire que l'homme ne se sentait pas capable d'avaler quoi que ce soit. Qui l'eut cru que les retrouvailles avec la jeune femme le mettrait dans un tel état ? Sûrement pas lui.

15 heures sonnèrent, Gwilym se changea, optant pour un de ses t-shirt favori, un gris à col bénitier et un pantalon bleu marine. Il avait mis des plombes à dénicher cette tenue le matin même, rien de ce qu'il avait comme vêtement ne semblaient le satisfaire. Compliqué était le garçon, ce n’était pas nouveau. Il partit de son pas militaire ne laissant pas un seul mot à sa colocataire, Sansa était déjà au courant de son rendez-vous au Snow City Café. Devait-il amener quelque chose à Jazz ? Des fleurs peut-être ? Non, pas une bonne idée, il ne savait même pas ce qui amenait la jeune femme à le recontacter. C’est ainsi qu’il atterrit au café avec un quart d’heure d’avance. « Seize heures, ne sois pas en retard pour une fois » La bonne blague, c’est sûr que question ponctualité le gallois était perfectible mais comment pouvait-elle s’imaginer qu’après un an il lui ferait l’affront de la faire poireauter ?    

Gwilym s’assit à une table quelque peu en retrait des autres, offrant un panorama magnifique sur la ville. Fin stratège, il s’était placé face à la vitrine du restaurant et non de manière à admirer le paysage. A première vue, on aurait pu croire le jeune homme décontracté mais que nenni, son regard bleu dardant la rue, la scrutant en quête de la silhouette familière de Jazz trahissait son inquiétude. Elle finit par apparaître à seize heures pétantes. Nom de Dieu. Cela fit un mal de chien d’abord, comme si de nouveau son cœur saignait. Elle passa la porte, Gwilym se redressa droit comme un i et son cœur commença une course effrénée dans sa poitrine. Mais arrête toi idiot ! Non t’arrête pas en fait, j’tiens pas à mourir jeune et idiot… Roh mais t’as pas bientôt fini Gwilym ? Allez, reprends-toi, souris. Te mens pas, même si tu te pisses limite dessus t’es plus que content de la revoir. Bon maintenant tu la fermes, elle est là.  En effet, Jazz se tenait là devant lui et elle n’était pas seule. Dans une poussette, un bambin en robe. Une fille. Bravo, tu as trouvé ça tout seul, quelle intelligence. Ben tiens, voilà la raison de sa venue, elle avait refait sa vie, Dieu savait-où et avec qui, et avait eu une petite fille. Youpi, sautons de joie, un faire-part aurait suffit. « Salut Jazz. Tu aurais dû dire que tu ne viendrais pas seule. J’aurais amené des ballons roses. » C'était là qu'on voyait que deux Univers séparait les paroles et les sentiments du soldat. toutefois, il n’était pas froid, pas ironique non plus, juste neutre et il bénissait ses talents d’acteur, car c’en était fini de son palpitant. L’enfant lui avait porté le coup fatal et l’homme avait mal. Bien fait, ça t’apprendra. C'était bien connu, personne ne pouvait être plus cruel avec Gwilym que lui même, à croire qu'il aimait se faire du mal tout seul. Souriant faussement malgré tout, il se baissa vers la fillette qui trônait royalement dans la poussette. S’il ne pouvait pas décemment berner la mère, peut-être pourrait-il avoir plus de succès avec la fille. « Salut toi. » D’un geste habile de l’index, il tapota avec délicatesse le nez de l’enfant, suscitant chez la fillette un petit gazouillement. Un sourire, attendri et sincère ce coup-ci se dessina sur les lèvres du pilote lorsqu’il se releva pour faire de nouveau face à Jazz. « Garçon ! Deux thés s’il vous plaît. » Il connaissait par cœur sa copilote et un an de séparation n’avait pas effacé tout ce qu’il savait d’elle. « Bien, quel bon vent t’amène ? » Et un jeu de mot stupide, un. Gwilym s'assit et se tut, la communication n'était décidément pas son fort. Une chose était sûre, la discussion ne serait pas de tout repos et derrière sa fausse décontraction, Gwilym était tout aussi anxieux que lorsque la sublime jeune femme était entrée. Enfin, il était presque sûr qu’elle l’avait remarqué, avec le temps elle avait appris à lire en lui comme dans un livre ouvert.
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Jazz Shelley
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MessageSujet: (shellamy) › sparks fly like the fourth of july    Let's start over again. This time we'll get it right #Jazz EmptySam 28 Juin - 4:27

suite à une erreur, cette réponse à été perdue, bravo mel Let's start over again. This time we'll get it right #Jazz 2553805633 


Dernière édition par Jazz Shelley le Lun 7 Juil - 7:25, édité 3 fois
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Gwilym Bellamy
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MessageSujet: Re: Let's start over again. This time we'll get it right #Jazz   Let's start over again. This time we'll get it right #Jazz EmptySam 28 Juin - 21:45

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Gwilym ne put s’empêcher de dévisager la jeune femme lorsqu’elle passa la porte du café, avec difficulté compte tenu de la présence du landau. Heureusement, le dit landau l’occupa suffisamment pour qu’elle ne remarque pas le regard du jeune homme, aussi sensible au charme de la jeune femme qu’au premier jour. L’orgueil lui aura valu de ne pas se l’avouer avant qu’elle ne disparaisse de sa vie et encore moins de l’avouer à l’intéressée. De toute manière, Gwilym n’était pas stupide il savait bien qu’elle n’était pas là pour lui tomber dans les bras. Il s’attendait même à ce qu’elle lui colle deux baffes en quête de vengeance pour ce qu’il lui avait fait. « Tu en as fait trop. » Si seulement le gallois savait qu’il y avait bien plus de choses cachées derrière le fameux « trop » que ce qu’il pouvait croire.
Il fut neutre avec son amante et elle se fut avec lui en retour. Pourtant elle devait lui en vouloir plus qu’il ne lui en voulait.  Après tant d’années à papillonner d’une dame à l’autre, Bellamy commençait à s’y connaître en matière de psychologie féminine. Et si elle avait décidé de ne plus le revoir ce n’était que de bonne guerre. De toute façon, il n’aurait pu la regarder dans les yeux après ce qu’il avait fait. Il avait failli la tuer bon sang ! Son cerveau lui avait livré une véritable guerre pour lui rappeler chaque jour combien ses actes avaient été irresponsables. Lorsqu’elle l’avait quitté il avait ressenti une rage sans précédent et pourtant, ce n’était pas envers elle qu’elle était dirigée mais bien envers lui-même. C’était de sa faute. Ses actes étaient aussi impardonnables qu’irresponsables. Point. Il n’y avait rien à ajouter à cela. Si Jazz avait été neutre, elle lui avait quand même offert son fameux sourire en coin. Bordel, ce sourire même un an après le rendait toujours aussi fou et lui fit un effet d’acide sur son cœur agonisant.

La présence de l’enfant, quand bien même elle rouvrit les vieilles blessures du jeune homme, ne le laissa pas de marbre. Bizarrement, il se sentit intrigué par la gamine et ses gazouillements voire même attendri lorsqu’elle lui fit risette, faisant vibrer quelque chose d’inconnu chez le jeune homme. Après tout, il avait déjà fait face à un bébé dans sa jeunesse, bébé qui n’était autre que sa sœur cadette, Sky. Cependant, il était bien trop petit à l’époque pour s’en souvenir avec précision. Et pour la première fois depuis que Jazz avait donné signe de vie, Gwilym avait souri sans se forcer. En effet depuis la veille, il faisait bonne figure, donnant à Sansa ce qu’elle voulait afin qu’il puisse continuer à se torturer tout seul. Bon d’accord, peut être que le premier sourire qu’il avait offert à Jazz en guise d’accueil n’était pas aussi faux que les autres.

Le grand brun commanda deux thés. Preuve qu’il se souvenait bel et bien de sa partenaire et de ses habitudes. « Je voulais savoir si tu te souvenais de moi » Il ajouta presque à la suite du sourire entendu que lui adressa la jolie brune, d’une voix tellement basse qu’il ne saurait dire si la jeune femme l’avait entendu : « Comment aurais-je pu ne pas me souvenir » Le côté fleur bleu de Bellamy qui refait surface, god ça s’était mauvais signe et digne de l’époque où il faisait le deuil de la « relation » qu’il avait entretenu avec la jeune femme qui lui faisait face. C’est la gamine ça, il en est presque sûr. Il la regarde à nouveau, lui fait un petit signe de main, histoire de détourner l’attention de Jazz de sa semi confession dans le cas où elle l’aurait entendue. Canard va. Faire le pitre c’est tout ce que tu sais faire « J’étais surprise que tu répondes à mon sms… » Gwilym remercie rapidement le serveur avant de reporter son attention sur la jolie brune. Eh bien, on dirait que la réputation de Bellamy le précédait… Il répondit au tac au tac sur le même ton : « Et moi de voir ton nom s’afficher sur mon téléphone. » Rien à ajouter, un partout balle au centre.

Bellamy n’était guère frileux et pourtant il entoura le mug de thé bouillant de ses grandes mains, tournant de temps à autre la cuillère à l’intérieur. L’interrogatoire commença alors : « Toujours dans l’aviation ou aviophobe débutant ? Célibataire ? En couple ? Marié sans alliance ? » Jazz planta son regard dans celui du jeune homme qui en suffoqua presque. Self control « Raconte-moi tout j’ai dû en rater des choses en un an ». Pas tant que ça au final, comptons les six mois où Gwilym avait été une loque puis un robot humanoïde sans le moindre sentiment autre que les regrets puis les six autres où il avait à peu près réussi à vivre grâce au soutien sans faille de sa colocataire et son meilleure ami. Il leur devait une fière chandelle, il en était bien conscient. Le gallois soupira avant de répondre : « Toujours dans l’aviation et je ne pilote plus, j’ai même plus le droit de réparer ces foutus engins. Mais ça tu dois déjà le savoir, Ils t’ont forcément envoyé une copie du verdict. Private Bellamy, ah ouais, Ils m’ont coupé les galons par la même occasion, ce que tu sais déjà aussi. Pendant les 6 premiers mois, j’ai fait le larbin sur la piste et maintenant, je balade des drones au-dessus des zones à risques. Je te rassure d’entrée, ils ne sont pas armés, c’est juste des caméras de surveillance volantes. Jenkins, mon nouveau partenaire, ou ma baby-sitter tout dépend du point de vue, se charge des drones offensifs. C’est de bonne guerre après tout, laissons à l’abruti l’illusion qu’il a un rôle à peu près potable et faisons tout pour qu’il soit le plus inoffensif possible. » C’était le plus facile à aborder de tout ce que la jeune femme avait demandé et cela permit de lui montrer qu’il s’en voulait énormément, elle pouvait même lui balancer les pires sarcasmes du monde qu’il les accueillerait comme de vieux amis.

Il tourna la cuillère dans sa tasse résolument décidé à ne pas boire sa boisson favorite, il en était bien incapable. Il tergiversa à quelques reprises avant de reprendre sur son statut. « Je me suis diverti pour faire mon deuil ? » « Amoureux de mon passé » Toutes ces formules n’étaient que trop vraies, trop douloureuses, trop larmoyantes et le militaire était sûr que la belle n’avait pas envie d’entendre cela. Marié ? Il arqua un sourcil plus que dubitatif. Cela étonnait même le jeune homme que sa partenaire l’imagine engagé.  « Il n’y a pas de Madame Bellamy. J’ai anéanti en une fraction de seconde tout espoir avec la seule qui compte réellement pour moi. Conclusion : Cas désespéré atteint de célibat pathologique. » Bang bang deux balles en plein cœur, comme si ça ne lui suffisait pas, il fallait qu’il s’en rajoute une couche tout seul et là, on pouvait dire que son ton était moins neutre que précédemment, une nuance de nostalgie était venue voiler sa voix. Gwilym, tu vas t’en prendre une incessamment sous peu dans ta face d’insolent, ça te pend au nez. C’est un peu trop tard pour faire des déclarations implicites. Il poursuivit, ne laissant pas le temps à Shelley de répondre, nécessitant de changer de sujet très rapidement « Les 6 premiers mois, le psy de l’armée m’a gentiment qualifié de "robot humanoïde qui cherche à se distraire. Un croisement entre Grincheux et Wall-ee bercé par le regret et la colère envers lui-même et qui passe sa journée à taper dans un sac de sable." Voilà je crois que ça résume assez bien la situation de départ. » Le ton du militaire était cynique, chargé du mépris qu’il avait entretenu avec soin envers sa propre personne et de la condescendance qu'il avait pour le fameux psychologue « J’ai repris du service, mes amis m’ont fait remarqué qu’au bout d’un moment fallait arrêter d’être invivable. J’ai presque remis les compteurs à zéro. Presque car je ne veux pas oublier. J’ai repris ma vie en main en quelques sortes depuis ce jour là. Conclusion : T'as rien raté d'exceptionnel. » Honteux, il baissa le regard, ne pouvant supporter celui de sa partenaire, accablé par les reproches qu’il se faisait à lui-même et ceux qu’il pouvait deviner venant d’elle. Il ne s’étala pas plus, estimant que ce n’était pas celui qu’on devait plaindre et pour lequel on devait s’inquiéter. Jazz était assez intelligente et le connaissait assez bien pour décrypter ça dans son comportement.  

Il évita délibérément tout contact visuel avec la jeune femme pendant de longues minutes. Se concentrant sur l’extérieur, pensif. Les yeux bleus de Gwilym finirent leur course sur la fillette. Tellement de questions à son compte se bousculaient dans la tête de l’ancien pilote. Elle semblait bien tranquille, inconsciente du chaos qui régnait chez l’inconnu qui lui faisait face, ni de combien la situation était tendue entre les anciens amants. Une question lui brûlait les lèvres et elle finit par lui échapper. « Mini-toi a un prénom ? » La curiosité était un vilain défaut dont souffrait le jeune Bellamy. Toutefois, il réussit in extremis à garder la suite qui lui était venu en tête. Encore heureux, car il était absolument sûr que cela n’aurait pas plu à la mère de l’enfant.
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MessageSujet: Re: Let's start over again. This time we'll get it right #Jazz   Let's start over again. This time we'll get it right #Jazz EmptyDim 29 Juin - 3:55

jazz & gwilym
Vaut mieux perdre la vie que perdre son amour Vaut mieux ne plus penser que d'y penser toujours Vaut mieux jamais aimer que d'aimer pour toujours Mieux vaut mourir de mort que de mourir d'amour Quand on perd son amour, c'est bien plus que l'on perd C'est un jour en été pour des siècles en hiver Tous ces verbes au futur qu'on conjugue au passé Quand on perd son amour, on perd l'humanité

Elle remua lentement sa cuillère dans sa tasse. C’était bien le seul café qui servait du thé non industriel, et Gwilym le savait. Comment avaient-ils donc fait pour ne pas se retrouver dans le même établissement au même instant depuis qu’elle était rentrée il y avait déjà de cela quelques semaines ? Il marmonna, d’une voix si basse qu’elle pensa un instant qu’il se parlait à lui-même : manie qu’il avait depuis qu’elle le connaissait. Comment aurais-je pu ne pas me souvenir Elle grimaça. Evidemment. Cette phrase était aussi pleine de ressenti que de nostalgie. Comment aurait-il pu oublier la femme qui lui avait presque valu le renvoi ? Comment aurait-il pu oublier celle qui avait partagé son lit pendant des mois, qui avait été son ami avant d’être son amante ? A vrai dire, Jazz n’avait jamais su si elle avait obtenu l’exclusivité auprès du jeune homme ou s’il avait continué à fréquenter diverses créatures plus belles les unes que les autres pendant qu’elle restait chez elle ou chez son père. Il ne sembla pas troublé par sa confession quant à sa réponse, puisqu’il déclara sans reprendre son souffle : Et moi de voir ton nom s’afficher sur mon téléphone. Alors il avait encore son numéro enregistré dans son portable ? Parfois la haine et la rancœur poussaient les gens à effacer de leur vie ceux qui leur avaient fait du mal : de leur vie, pas de leur mémoire. Jazz avait laissé une blessure béante dans le cœur de Gwilym, elle ne pouvait pas le nier, et encore moins l’omettre. C’était aussi flagrant qu’un pot de nutella dans un champ d’épinards. Elle le jaugea du regard. Et s’il lui annonçait qu’il était marié ? Fiancé ? Père d’un enfant ? Tapotant le manche de sa cuillère en pinçant les lèvres, elle attendit qu’il réfléchisse à ce qu’il allait dire. Et évidemment, il attaqua tout d’abord la partie de son interrogation qui l’intéressait le moins : sa carrière. Toujours dans l’aviation et je ne pilote plus, j’ai même plus le droit de réparer ces foutus engins. Mais ça tu dois déjà le savoir, Ils t’ont forcément envoyé une copie du verdict. Private Bellamy, ah ouais, Ils m’ont coupé les galons par la même occasion, ce que tu sais déjà aussi. Pendant les 6 premiers mois, j’ai fait le larbin sur la piste et maintenant, je balade des drones au-dessus des zones à risques. Je te rassure d’entrée, ils ne sont pas armés, c’est juste des caméras de surveillance volantes. Jenkins, mon nouveau partenaire, ou ma baby-sitter tout dépend du point de vue, se charge des drones offensifs. C’est de bonne guerre après tout, laissons à l’abruti l’illusion qu’il a un rôle à peu près potable et faisons tout pour qu’il soit le plus inoffensif possible. Elle faillit lui asséner une pic sarcastique mais finalement, se ravisa. Ce n’était pas cette partie de la réponse qui l’intéressait.

S’il était en couple, elle repartirait. Jazz n’avait aucune raison de détruire sa nouvelle vie, pas vrai ? Elle lui en voulait mais il y avait indéniablement eu plus de peur que de mal, puisque Thalia était en vie et que la jeune femme s’en sortait aussi bien financièrement que socialement. Gwilym se concentra un instant sur le fond de sa tasse, puis sur les deux adolescents qui passaient devant la vitrine en riant sans se douter qu’à même pas un mètre d’eux, la tension était si dense qu’elle aveuglait presque Jazz. Elle n’avait pas envie d’intervenir. Elle voulait sa réponse, et elle l’aurait ! Finalement, après quelques minutes de silence, le jeune homme prit la parole. Il n’y a pas de Madame Bellamy. Elle laissa s’échapper un soupir de soulagement qu’il ne manquerait pas de remarquer. J’ai anéanti en une fraction de seconde tout espoir avec la seule qui compte réellement pour moi. Conclusion : Cas désespéré atteint de célibat pathologique. Elle haussa un sourcil. Gwilym n’était pas le genre de personnes à faire des sous-entendus trop sous-entendus, et s’il lui disait ça, ce n’était pas pour la rendre jalouse, mais plutôt pour lui faire comprendre… Quoi ? Qu’elle était la seule à avoir réellement compté ? Portant sa tasse à ses lèvres elle avala une gorgée brûlante et grimaça, plus à cause de la déclaration du jeune homme que de la chaleur du liquide qui lui brûla les lèvres. Elle ne réussit pas à ignorer son rythme cardiaque qui s’affola pour que finalement son cœur se serre dans sa poitrine, l’obligeant à détourner les yeux alors qu’il continuait sur sa lancée. Les 6 premiers mois, le psy de l’armée m’a gentiment qualifié de "robot humanoïde qui cherche à se distraire. Un croisement entre Grincheux et Wall-ee bercé par le regret et la colère envers lui-même et qui passe sa journée à taper dans un sac de sable." Voilà je crois que ça résume assez bien la situation de départ. Bon, il devait donc lui en vouloir autant qu’elle lui en voulait. Et il semblait partager avec elle le désir de repartir à zéro. Sinon pourquoi serait-il là ? J’ai repris du service, mes amis m’ont fait remarqué qu’au bout d’un moment fallait arrêter d’être invivable. J’ai presque remis les compteurs à zéro. Presque car je ne veux pas oublier. J’ai repris ma vie en main en quelques sortes depuis ce jour-là. Conclusion : T'as rien raté d'exceptionnel. Sa façon militaire de parler lui avait sincèrement manqué, à y réfléchir. Il baissa les yeux, lui laissant le temps de lâcher un soupir et un J’aimerais pouvoir dire la même chose… Mais elle ne pouvait pas. Après tout, Thalia était arrivée, et elle était partie, pour finalement revenir après y avoir longuement réfléchi.

Finalement, il se pencha vers leur fille, un sourire goguenard sur les lèvres. Ah, si seulement il savait… Mini-toi a un prénom ? Ils se dévisagèrent un instant et elle tourna consciencieusement sa cuillère dans la tasse de thé, plus pour occuper ses mains que pour le bien de sa boisson. Les choses sérieuses commençaient. Thalia. Elle laissa ses yeux se poser sur sa fille qui l’observa de ses grands yeux verts avant de reporter son attention sur Gwilym. Disons que son père n’a pas vraiment eu l’occasion de donner son avis sur son prénom. Devait-elle lui dire comme ça ? Non, non, elle ne pouvait pas être aussi brusque, il allait frôler l’arrêt cardiaque, lui qui pensait qu’il l’avait perdue pour toujours, qu’il avait ruiné toutes ses chances de retrouver la femme qu’il avait aimé, et aimait visiblement toujours. C’était un beau crétin, mais on va dire que je l’aimais… Elle pinça sa lèvres inférieure entre ses incisives et baissa les yeux. Enfin je lui ai jamais dit, et il me l’a jamais dit non plus alors je pouvais pas… Je croyais que c’était juste une histoire comme ça, comme les autres et puis en fait non et… oh et puis merde ! Elle sentait le rouge lui monter aux joues et les larmes emplir ses prunelles. Jazz n’était pas émotive comme femme, mais elle était sujette à de fréquentes crises d’angoisses lorsqu’elle stressait trop. Et présentement, elle stressait plus que le jour de son accouchement, c’était dire.
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MessageSujet: Re: Let's start over again. This time we'll get it right #Jazz   Let's start over again. This time we'll get it right #Jazz EmptyLun 30 Juin - 1:35

Let's start over again. This time we will get it right
jazz ∞ gwilym

Le gallois répondit aux questions de la jeune femme, supportant avec plus ou moins de succès et d’aisance son regard. Elle savait lire en lui comme personne, c’était bien ça le problème de Gwilym et il était sûr que même après un an sans se voir ni se parler, quand bien même certaines choses avaient changées chez l’un comme chez l’autre, la capacité de Jazz à le décrypter n’avait pas été altérée. Il avait presque souhaité que ses confessions passent inaperçu, en vain. Jazz grimaça à plusieurs reprises. J’t’avais bien dit que ça ne lui plairais pas,  pauvre cloche va. Lâche comme il était, Gwilym commença par faire le point sur sa carrière, ne manquant pas au passage de s’insulter lui-même. Il s’attendait à ce qu’elle lui crache son venin au visage, après tout, il lui avait pourri la vie avec ce stupide looping. Mais étrangement rien ne vint. Te réjouis pas trop vite, ça viendra bien assez tôt. Visiblement, c’était plus la partie vie sentimentale qui inquiétait sa jolie brune. Cela, Gwilym ne se l’expliquait pas. Après tout, aux yeux de la jeune femme il ne devait être qu’un bel enfoiré de première, comme tous les autres, comme tous ceux qui l’avaient précédé dans la liste noire des conquêtes de Jazz. Encore moins, alors que la jeune femme ne pouvait savoir que lorsqu’ils furent ensemble en quelques sortes, le grand brun n’avait pas été voir ailleurs. Pas une seule fois. Pourtant, Gwilym était bien loin d’être un modèle de fidélité. Enfin, ce n’était pas maintenant qu’il le lui dirait, ce n’était ni l’endroit ni le moment pour. Et puis merde, y avait un gosse à leur table. D’ailleurs, elle avait quel âge cette petite ? En voilà une question intelligente, y a du progrès dis donc.  En attendant d’avoir cette information, le brun lui sourit et fit l’imbécile pour détourner l’attention de la mère et distraire l’enfant. C’était là un autre problème de Gwilym, derrière la façade de grand gaillard qui ne s’attache pas, il y avait l’homme qui ne pouvait rester de marbres face aux gosses. Combien de fois au skate parc il avait déballé la trousse de secours, fidèle compagnon de voyage et de mésaventures, pour soigner un enfant qui s’était fait mal. Combien de fois avait-il fait, comme maintenant, des grimaces aux enfants de certains collègues quand il n’avait rien de mieux à faire ?  Problème numéro 3 et non des moindres : résister à Jazz, ça il en était bien incapable. Quand bien même il l’aurait voulu, son palpitant lui aurait rappelé son allégeance. La brune devait bien être la seule femme, la sœur du militaire exclue, qui pouvait lui tenir tête et lui faire baisser le regard.  

D’ailleurs, c’est ce qu’il fit après avoir fait le tour de sa vie professionnelle cachant sa honte dans le fond de sa tasse de thé. Mince, le fait que Jazz avait envisagé qu’il soit casé et pendu, non, la corde passée au cou, nuance, perturbait le militaire. Qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire, elle devait le détester. En tout cas, si Gwilym avait été à sa place, ce serait ce qu’il éprouverait. Il fut clair, net et précis sur la chose. « Pas de Madame Bellamy », voilà quatre mots qui firent soupirer son amante. Il ouvrit des yeux comme des soucoupes pendant l’espace d’un instant, releva la tête et lui offrit un sourire en coin avant de poursuivre, s’abstenant de tout commentaire. Seul et sans attache, ou presque. La seule attache qu’il avait fini par accepter, Gwilym l’avait perdue et sa tête d’enclume croyait dur comme fer que rien de ce qu’il pourrait dire ou faire ne changerait cela. Cela aussi, il le précisa, volontairement ou pas peu importe, le fait est qu’il le dit.  Et une grimace de plus, une. Peint la en vert l’ami. Du reste, Bellamy ne saurait dire si la grimace de la brune était plus due à son thé qu’à ses paroles.  Bien continuons et débitons le reste de la vie de loque professionnelle du père Bellamy et concluons calmement par un « rien d’exceptionnel à signaler ». Là, ça s’est fait. La suite fut bien plus maladroite et la tension grimpa encore plus entre les deux jeunes gens. Eh bien, si demander le prénom du môme était un sujet aussi sensible, Gwilym n’était pas sûr de vouloir poser d’autres questions dessus, du type « et qui est le père de ce petit bout ? », « Elle a quel âge ? ». Ils se dévisagèrent longuement avant que Jazz ne lâche le prénom de la petite. Gwilym avait bien des défauts mais il pouvait être des plus patients et sa patience paya. « Thalia. » Court, efficace, il s’imaginait déjà l’enfant dans quelques mois essayer de le prononcer, Thayia serait sûrement la variante qu’elle adopterait. C’était bien connu, les gosses et les L, c’était une longue histoire de non amour. Non mais ça va oui, retourne sur terre mon pote, tu rêveras de pouponner le jour où tu sauras faire autre chose que te barrer en laissant la fille endormie dans ton lit. Le brun se racla la gorge avant de complimenter le choix du prénom, sincère : « C’est un magnifique choix » Nom de dieu de bois, qu’est ce que ça pouvait faire mal, et pourtant, le jeune homme n’avait pas encore eu vent des détails. La tension atteint son apogée en même temps que ces derniers passèrent la barrière des lèvres de la brune et l’ancien pilote n’osa l’interrompre, se contentant seulement d’analyser le tout silencieusement. « Disons que son père n’a pas vraiment eu l’occasion donner son avis sur le prénom » Eh merde, finalement, Jazz n’avait pas refait sa vie de manière heureuse. « C’était un beau crétin, mais on va dire que je l’aimais… Enfin, je ne lui ai jamais dit, et il ne me l’a jamais dit non plus alors je pouvais pas… Je croyais que c’était juste une histoire comme ça, comme les autres et puis en fait non et… oh et puis merde ! » Comme dit dans un vieux film français, « le jour où on mettra les cons sur orbite, [le père de l’enfant] n’a pas fini de tourner. » Pff quel dommage. Gwilym était sincèrement triste pour son amie, elle méritait définitivement mieux que cela. « Quel enfoiré ce mec. Avec tout le respect que je lui dois bien sûr, ce type est un idiot fini. »

Attends, pause, oh non, voilà que Jazz pleure. Cela devait être la première fois qu’il voyait ça, et cela ne lui fit que plus mal. Gwilym avait toujours été un homme tactile et fonctionnant à l’instinct, sensible en d’autres termes, quand bien même il ne montrait qu’à de rares occasions ce dernier trait de caractère. Et il fit comme lorsque sa colocataire avait appris pour Faith et Naël. Il se leva de sa chaise, sans réfléchir plus longtemps et ne prononça aucun mot, contourna le landau et alla passer un bras autour des épaules de la jeune femme, tentant tant bien que mal d’essayer de la calmer. Le jeune homme, ignorant la course que menait son cœur dans sa cage thoracique, ramena la tête de la brune contre son torse. Bah quoi ? Il était son ami. mais bien sûr et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d'aluminium Bon peut être qu’ils étaient un peu en froid et peut être bien que le cœur du brun d'autres prétentions mais bon, là n’était pas la question. Que la fierté du militaire s’en aille au diable. Et puis au pire, elle n’aurait qu’à lui en coller une droite ou lui dire de ne pas la toucher qu’il s’exécuterait sans discuter.
Ce fut comme une vague qui le frappa là comme ça, soudainement l’homme se raidit. La ressemblance entre les propos de la jeune femme et leur histoire était presque flagrante. Et il commença à douter. Non, impossible. D’un Jazz ne l’aimait pas. Enfin, il t'as bien fallu un crash d’avion pour te rendre compte que tu étais amoureux d’elle alors tu peux parler. De deux, non, bah non, il n’était pas assez stupide pour oublier son préservatif. Quoique… Non, c’était de la folie. Dominant de toute sa hauteur le landau, il regarda l’enfant et croisa son regard vert. Okay entre le bleu et le vert, il n’y avait pas grande différence. Et puis sérieusement, à part être sage-femme ou médecin, qui pouvait donner un âge à un nourrisson sans se tromper. Allez, tente ta chance, t’aime parier sur les matches de foot avec Jenkins, non ? Parier sur l’âge d’un enfant ne devait pas bien être beaucoup plus compliqué. Fronçant les sourcils dans un effort de concentration, trop grande pour trois mois, six mois peut-être ? Non. Plus d’un an ? Peut-être. Il chuchota presque la suite, d’un ton doux, trahissant son appréhension : « Qu’est-ce que tu ne me dis pas Jazz ? Thalia a quel âge ? » bah voilà, t’as fini par la sortir ta question intelligente, c’est pas trop tôt. Si la réponse qu’il obtiendrait collait avec ses déductions, là cela risquait de devenir encore plus maladroit et non moins comique. Bellamy père ? Comme dirait une vieille connaissance, Victoria-Lynn de son prénom, l’idée était aussi saugrenue que voir le père noël danser la lambada en tutu et talons hauts. Allez, soyons plus optimiste, peut être que sa fibre paternelle était simplement très bien cachée sous des tonnes de fausses excuses que le gallois s’était créé depuis des lustres pour ne pas s’attacher.  
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Jazz Shelley
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Jazz Shelley
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MessageSujet: Re: Let's start over again. This time we'll get it right #Jazz   Let's start over again. This time we'll get it right #Jazz EmptyVen 4 Juil - 6:16

jazz & gwilym
Vaut mieux perdre la vie que perdre son amour Vaut mieux ne plus penser que d'y penser toujours Vaut mieux jamais aimer que d'aimer pour toujours Mieux vaut mourir de mort que de mourir d'amour Quand on perd son amour, c'est bien plus que l'on perd C'est un jour en été pour des siècles en hiver Tous ces verbes au futur qu'on conjugue au passé Quand on perd son amour, on perd l'humanité

Elle tenta malgré tout de lui sourire lorsqu’il la félicita sur le prénom de sa fille. Pourquoi l’avoir appelée ainsi ? C’était une bonne question, à vrai dire Jazz avait toujours voulu appeler sa fille Ellen mais c’était il y a longtemps, avant qu’elle n’envisage sérieusement de porter un bébé dans son ventre. Cependant, elle ne réussit qu’à esquisser un mince sourire, rien qui pourrait rassurer Gwilym devant les larmes qui remplissaient déjà son visage et les trémolos de sa voix lorsqu’elle commença à parler. Quel enfoiré ce mec. Avec tout le respect que je lui dois bien sûr, ce type est un idiot fini. Si elle avait été dans son état d’esprit habituel, elle aurait sans doute ri à la remarque en sachant de qui il parlait, mais il fallait se rendre à l’évidence : rire n’était pas vraiment un comportement compatible à son état d’esprit. Son cœur se serra lentement, de manière encore plus douloureuse qu’avant, la faisant presque grimacer. Elle passa son poignet au coin de son œil, empêchant une larme de s’échapper de derrière de ses paupières, priant pour que le jeune homme ne remarque pas sa réaction. Comment interpréterait-il ses pleurs ? C’était de la faiblesse pure, mais Gwilym n’était pas non plus réellement du genre à la juger pour des broutilles aussi peu importantes. Mais elle ne pouvait pas continuer à pleurer… Pourtant son corps se mit à trembler, ses poumons refusant d’avaler plus d’air. Si elle faisait un malaise du au stress, le jeune homme allait la prendre pour une folle. Il fallait qu’elle se contrôle ! Elle posa ses mains à plat sur le bord de la table, le saisissant avec force. Se concentrer sur quelque chose, n’importe quoi, comme le menu ! Fixant son regard sur les lignes qui se dessinaient devant elle, elle décrypta les titres des différentes boissons, en trois langues différentes, les prix et leur description. Doucement, son corps sembla se calmer, et son pouls ralentir. Relevant les yeux vers la place qu’occupait Gwilym en face d’elle, elle remarqua qu’il n’était plus là, mais bel et bien à côté d’elle. Clignant des paupières, elle l’observa avec étonnement lorsqu’il passa un bras protecteur autour de ses épaules dans un geste réconfortant. Elle se surprit, malgré elle, à sourire. Elle aurait aimé pouvoir retrouver une certaine paix dans ses bras, quelques mois plus tôt. Mais revenir sur le passé ne la ferait pas avancer, il était temps qu’elle se ressaisisse ! Inspirant longuement, elle tourna la tête vers le jeune homme et finit par lâcher avec un demi-sourire Bof tu sais, j’ai pas forcément été très intelligente dans cette histoire non plus… Elle regrettait tellement. Si elle lui avait dit, peut-être que tout aurait été différent, peut-être qu’il lui aurait ordonné d’arrêter de travailler pendant la durée de sa grossesse ? La dangerosité de leur métier, ils ne l’avaient jamais ignorée. Alors peut-être était-ce sa faute à elle, peut-être qu’elle était la seule coupable dans cette histoire, la seule à blâmer.

Il replaça son attention sur le landau, se délaissant de Jazz qui reniflait piteusement pour se redonner une contenance. C’était bizarre de se sentir si seule alors qu’il n’avait rien fait d’autre que retirer son bras de ses épaules. Même si elle aurait préféré mourir plutôt que de l’avouer, il lui avait diablement manqué. Lui et sa connerie, mais surtout lui et leur relation, ce lien indéfectible qui les reliait au plus profond de leurs êtres sans qu’ils aient pu se l’expliquer, et encore moins se l’avouer. Ils restèrent silencieux un instant, ne trouvant rien à ajouter. Et puis qu’y avait-il à dire ? Il devait penser qu’elle était une mère célibataire, qui s’était faite tromper par son ancien petit ami et qu’elle venait chercher de l’aide auprès de lui. C’était pathétique. Finalement, il murmura, tout en lui lançant un regard d’une intensité nouvelle, qui lui signifiait qu’il se doutait de quelque chose, et qu’elle ne devait surtout pas baisser les yeux. Qu’est-ce que tu ne me dis pas Jazz ? Thalia a quel âge ? Merde Il allait creuser un peu trop loin cette fois-ci. Mordant sa lèvre inférieure, elle fit tourner ses méninges à plein régime, sans ciller du moins. Elle était devenue maîtresse en l’art de la matière, tenir tête à Gwilym tenait plus de l’habitude que de la véritable conviction, la plupart du temps. Un an environs, à deux mois près… Elle avait toujours trouvé le concept de dire que son enfant avait douze mois complètement absurde et dénué de sens. Les gens étaient donc si paresseux qu’ils décidaient qu’une fois trois ans passés, on ne comptait plus les âges en mois mais en tranches de douze mois ? Parfois son propre esprit la fatiguait, et la bêtise humaine encore plus. Bien qu’on ne puisse réellement parler de bêtise dans ce cas-là mais plutôt d’habitudes inexplicables aux yeux des gens se posant trop de questions. Elle finit par soupirer. Allez calcule vite fait. Même si t’es pas un as en maths tu devrais arriver à un résultat qui te révèlera que t’as failli tuer ton gosse. Sa voix était étrangement détachée pour une révélation d’une telle ampleur. En réalité, elle l’avait dit comme si elle avait annoncé à Prue qu’elle avait acheté de la salade pour le dîner. Mais à présent que les mots avaient franchi ses lèvres, elle réalisa et entrouvrit la bouche sous l’effet de la surprise avant pincer furieusement les lèvres. Bravo Jazz, s’il ne s’évanouit pas dans les cinq secondes à venir, tu t’offres des sushis ce soir. Et elle tenta de lui sourire timidement, espérant qu’il ne tomberait pas raide mort sur le sol. Après tout, on ne résistait ps à l’appel des sushis.
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