✩ good to know you09 aout 1994. Une femme accouche et un bébé nait parmi tant d’autre. On l’appelle Nevada mais on ne le déclare pas officiellement. La mère de l’enfant refuse de le revoir et le laisse à l’hôpital. Cinq jours plus tard, la femme sort de l’établissement médical comme si de rien n’était, comme si absolument rien ne s’y était passé. Nevada, c’est un bébé portant un sexe féminin et pesant 3.5 kg. Le nouveau-né reste dix jours à l’hôpital et est envoyé en orphelinat. Ne faisant que pleurer et crier, personne ne souhaite l’embarquer avec lui. Les années passent et Nevada devient une petite fille de quatre ans. Toujours sans famille, elle ne connait pas l’affection et grandit sans câlins ni bisous. Les années passent et s’écoulent et à ses douze ans, elle est placée en famille d’accueil. Ne leur apportant que des problèmes, insolences, injures, vols, elle enchaîne les changements de familles.
09 aout 2008.Un journal intime. Qui aurait cru qu’un jour, je tiendrais un journal intime ? Sans déconner, c’est la chose la plus débile que j’ai pu faire dans ma vie. Mais Mme Stendhal, ma prof de français, a dit que ça pourrait me faire du bien d’écrire. « Ça te libèrera, tu verras ». Bon, beh, on va tenter. Mais je ne garantis absolument pas que dans deux mois, j’écrirai encore !
Bon, faut commencer par se présenter ? Un truc du genre, je suppose. Je m’appelle Nevada. Pourquoi, je ne sais pas et je ne saurai probablement jamais puisque quand ma salope de mère a accouché, elle ne m’a pas reconnu et m’a laissé dans ce berceau d’hôpital, entre quatre murs blancs et bleus. Je suis née le neuf aout 1994 et je me dis que c’est peut-être pour ça que j’ai le sang si chaud. Ah, si ça intéresse quelqu’un, oui, aujourd’hui c’est bien mon anniversaire et j’ai quatorze ans. Youhou. On me l’a souhaité une seule fois dans la journée. Les gens qui m’hébergent ne connaissent certainement pas ma date de naissance et il n’y a qu’Ashton qui s’en est souvenu. Ashton, c’est le seul garçon qui est recueilli par la même famille que moi avec qui je m’entends bien. Il me comprend. J’aime bien lui parler, et lui, il m’écoute. Des fois, il me prend dans ses bras. J’ai l’impression qu’il m’aime bien, lui aussi. J’ai l’impression qu’il me porte de l’attention, qu’il apprécie mon caractère. J’ai l’impression de me sentir importance, d’exister pour une personne. Alors on passe tout notre temps ensemble, nos après-midi, nos soirées, on dort même ensemble, nos « parents » ne s’en rendent même pas compte ! Ils ne nous prêtent pas la moindre attention, ils se foutent bien de ce qu’on fait ou de ce qu’on pourrait faire.
26 octobre 2009.Mes quinze ans sont passés. Vous ne devinerez jamais quoi ? Je suis dans la même famille que l’année dernière ! Je ne sais toujours pas par quel miracle j’ai réussi à y rester mais, c’est chose faite ! Et Ashton… bon sang, Ashton je l’aime ! Oui, je crois que c’est ça, je l’aime ! Je suis folle amoureuse de lui, je suis… je ne savais pas qu’un sentiment si fort pouvait s’imprégner en nous. Mais non, je ne lui avouerai certainement pas mes sentiments ! Il a deux ans de plus que moi, et les mecs de dix-sept ans ne calculent certainement pas des filles de quinze ans ! Puis, il me considère sûrement comme sa petite sœur puis, lui, des filles, il en a quand il veut à ses pieds, pourquoi me prêterai-t-il la moindre attention sentimentale ?
18 mai 2010. Il… il… il m’a embrassé. Oui, il l’a fait. Nous étions dans le parc et on rigolait comme des fous ! On s’amusait à faire des défis cons, à emmerder les autres personnes à côté de nous puis nous nous sommes allongés et nous avons parlé, en regardant les nuages. Il s’est confié, il m’a avoué que c’était fini entre lui et Kristina ! A cet instant même, j’ai sourire comme une débile. Il a bien vu l’expression de mon visage quand il a tourné la tête puis là, il a rigolé. Je n’ai pas trop compris puis quinze secondes plus tard il avait emmené son visage près du mien. Dans un souffle, il m’a murmuré que ça pouvait commencer avec moi puis il m’a embrassé. Comme un baiser de cinéma, c’était parfait. Le plus beau moment de ma vie.
18 juillet 2010.Ça fait aujourd’hui deux mois que je vis pleinement d’amour avec Ashton. Il me fait rêver, il me donne cette sensation d’avoir des papillons dans le ventre. Il me rend folle, folle amoureuse de lui. Je suis tellement heureuse. Je l’aime, je l’aime, je l’aime.
09 aout 2010.Seize ans. Mes seize ans, je les ai fêtés avec Ashton, dans ma chambre. Il a été volé un brownie dans le supermarché d’en face, il a planté un bout de papier dedans pour simuler la bougie et j’ai fait semblant de souffler. Après ça, il m’a offert une bague. Pour me la donner, il s’est mis à genoux par terre alors que j’étais assise en tailleur sur le lit. «
Nevada Tyler, je t’aime comme personne n’est capable de le faire. Tu me comble de tout ce dont j’ai besoin. Veux-tu m’aimer jusqu’à ce que la mort nous sépare ? » Mes yeux devinrent humides et je me levai doucement du lit pour me mettre debout, devant lui. «
Oui, je le veux. » Il se releva et enfonça doucement sa bague sur mon annuaire. Des larmes coulèrent le long de mes joues et je lui sautai dessus, m’accrochant à lui comme jamais, en le couvrant de bisous. Amoureuse, dites-vous ? Non, c’est bien plus que ça.
12 septembre 2010. Ma première fois. Unique, tendre, jouissif, passionnel, orgasmique. Je le veux pour toute ma vie. NEVADA & AHSTON, c’est l’histoire d’amour que tous vénèrent. C’est pour toujours et à jamais.
18 mai 2011.Lui et moi, c’est sauvage, c’est la fougue, c’est tellement puissant. Mon dieu, mais qu’ai-je fait pour mériter autant de bonheur ? 1 an, mon amour.
02 aout 2011. Je ne sais pas quoi écrire. Je ne sais pas quoi dire. Je ne sais pas quoi faire. J’ai envie de me tirer une balle. J’ai envie de tout foutre en l’air. Les larmes s’amplifient minutes après minutes et ma mémoire ne cesse de visionner de nouveau ces putains d’images. Ahston. Dans un lit. Dans sa chambre. Avec Kristina. J’étais en cours et je ne devais rentrer qu’à dix-neuf heures. Mon professeur d’enseignement économique et social a annulé son cours. En rentrant, la première chose que je suis allé faire, c’était de me rendre dans la chambre de l’homme de ma vie pour me jeter dans ses bras. Mais une salope y était à ma place. Incapable de faire quoi que ce soit, je suis d’abord resté deux bonnes minutes debout, face à eux, aussi muets que moi. J’ai fondu en larme et suis partie en courant dans la rue. Je n’ai fait que courir pendant de longs mètres, sans m’arrêter. Puis j’ai vu une poubelle, j’ai cogné mon pied dessus, la faisant tomber. J’ai envoyé mon poing dans n’importe quelle chose qui me passait sous le nez. Puis je me suis écroulée par terre, prise de déception. J’ai pleuré définitivement toutes les larmes de mon corps. Je suis rentrée chez moi qu’à une heure du matin et quand Ashton m’a entendu monter dans ma chambre, il est venu pour me parler. Je lui ai foutu la plus grosse claque que je n’avais jamais donné à quiconque avant. Il est resté planté, sans bouger et j’ai couru m’enfermer dans ma chambre. J’ai la seule envie d’en finir avec mes jours.
12 aout 2011.On m’a changé de famille. Je suis avec deux espèces de salaupards de riches et je reste enfermée dans ma chambre h24.
06 aout 2012. Sans surprises, j’ai raté mes examens. Je pense encore à Ashton et je me fous de mes études.
09 aout 2012.J’ai dix-huit ans. Je me suis cassée de ma famille d’accueil sans même leur dire un mot, telle une gosse ingrate ! Sans diplôme en poche, seulement un sac en main, je pars faire ma vie. Je pars reconstruire ce que j’ai perdu.
14 juin 2014. J’ai vingt ans dans quelques semaines. Je me suis installée sur l’ile Bridal Veil et je vis ma vie comme je l’entends. J’ai une bande de potes qui me font oublier que je suis seule. J’ai mon tabac et ma drogue qui eux, me font tout oublier. Et évidemment, j’suis fréquemment accompagnée d’alcool et de sexe, ça m’aide, ça aussi. J’aime ce que je suis devenue. Au final, je suis devenue cette garce incontrôlable qui brise les autres en mille, comme l’on me l’a fait il y a quelques années. Maintenant, écrire ne me sert plus à rien, adieu. (j’te brulerai à l’ocas’, j’ai pas envie que quelqu’un lise tout ça).