C'est fini. C'est enfin fini ! C'est pas trop tôt, franchement ! Je ne suis pas une accro du travail, mais quand arrive le moment des partiels, je suis bien obligée de me mettre à bosser. Mais, la consolation, c'est qu'une fois le dernier passé, on est libre pour plusieurs mois ! LIBRE ! D'ailleurs, histoire de bien commencer ces vacances : boîte de nuit. Je suis dans la file d'attente, aux côtés de mes potes. Je sens qu'on va bien se marrer. J'ai envie de me lâcher ce soir. Je ne vais pas regarder à la modération. Enfin, au bout d'un moment, si, quand même. Je ne veux pas me retrouver dans le lit de je ne sais quel mec. Donc fun mais avec modération vers la fin quand même. Ce soir, en plus, c'est un DJ que j'adore donc je sens que je vais me lâcher sur la piste !

     Après quelques secondes à attendre, le videur nous remarque avec mes amis et nous laisse finalement entrer. Une fois dans les antres sombres de la discothèque, je sens monter doucement en moi l'adrénaline de cette soirée. Immédiatement, nous sommes embarqués jusqu'au bar où je me prends une vodka tonic. Je suis une fille bizarre et tout ce que vous voulez, mais lorsqu'il s'agit d'alcool, j'aime bien les trucs un peu sobre. Classique, même. Sirotant les premières gorgées de mon cocktails, nous allons nous assoir sur une banquette. Réservée pour nous jusqu'à la fin de la soirée par nos réticents de la piste de danse habituels. Je suis à peine assise que deux amies et moi sommes tout de suite abordées par trois garçons. Sans nous faire prier - soirée détente, donc on danse avec tout le monde, même les moches - nous partons sur la piste nous déhancher. Ca va être une bonne soirée. Elle va me faire oublier le stress des partiels, l'énervement que m'a causé Roméo ce matin. Que demander de plus !

     Alors que la journée n'avait pas bien commencer du tout, ce soir, je me décidais à me lâcher. À laisser s'évacuer toute cette tension accumulée pendant ces dernières semaines. À cause des examens, et à cause de mon très cher voisin qui semblait vouloir m'énerver encore plus ces derniers temps. Enfin, bref. Ce soir, on ne pense pas à lui. Je ne pense qu'à moi, qu'à m'amuser. Décompresser. Je danse sur la piste avec mes amies, ayant un peu délaisser les gars qui nous avaient invitées. Soudain, je sens une présence derrière moi et les mots qui arrivent à mes oreilles me font... comment dire... comme une douche froide. Glacée. Je lève les yeux aux ciel et me retourne vers lui. Roméo. La seule personne sur cette terre qui m'insupporte à ce point et que je ne veux surtout pas voir ce soir. Génial. Soirée gâchée, géniale. Changement de plan s'impose, je pense. Hors de question que je reste dans la même boîte que lui. Et je ne peux pas rentrer, il se fera un malin plaisir de ramener une gonzesse juste pour m'emmerder à la faire hurler toute la nuit. Ce type me rend la vie impossible. « Roméo... tu me suis ou comment ça se passe ? J'ai l'impression de te voir beaucoup en ce moment. Même beaucoup trop. » Je n'ai pas envie de le voir, je n'ai pas envie de le voir, je n'ai pas envie de le voir. Putain, mais qu'est-ce que tu fous là ! Intérieurement, je boue. Alors que, objectivement, il n'a rien fait. C'est simplement que sa présence même m'insupporte. Cherchez pas à comprendre, y a rien à comprendre. Il me sort par les yeux, c'est tout. Rapidement, mes amies viennent se coller contre moi, surement pour essayer d'être dans le champ de vision de Roméo. Elles ne sont pas toutes fraiches, elles tiennent bien moins l'alcool que moi. « Bonsoir... Maya, tu nous présentes pas ? » Toujours les yeux fixés sur Roméo. Je lui en veux. Aucune raison réelle à par son existence propre. C'est bizarre, je sais. J'y peux rien. Pourtant, je suis une fille plutôt tolérante et je m'entends avec tout le monde. Mais, lui, je ne peux pas. Juste pas. « En tous cas, Maya, si t'en veux pas... nous, on le prend avec plaisir pour quatre heures... » Je lève les yeux au ciel et lance ma tête en arrière. Je prends les filles par le bras, et leur montre la table où son attablé le reste de la bande. « Votre discernement n'est plus très clair les filles. Tiens, regardez, Josh a ramené une bouteille de vodka. » Rien qu'en entendant le mot vodka, les deux partent vers la table, après un petit clin d'oeil ridicule à Roméo. Youpi. Ca va être une super soirée. Et, en regardant vers la table, je me rends compte que les supposés conducteurs de ce soir s'en donnent à cœur joie du liquide transparent. Je vais encore faire taxi. La journée avait vraiment commencée mal, et ça continue !

     J'étais venue en discothèque pour m'amuser. Pour oublier. Pour... pour tout sauf ce qu'il se passe actuellement. Je devais être de ceux qui n'ont pas à conduire, et en regardant la tablée de mes amis, ils sont tous déjà à moitié torchés. Je devais oublier l'existence de mon connard de voisin, et le voilà qui m'aborde. Encore, si je l'avais vu, à l'autre bout de la salle, ça serait passer... mais qu'il vienne me parler, même s'il n'a aucune hostilité, je ne peux juste pas. Et puis mes deux amies qui se mettent à vouloir en faire leur quatre heures. Ce n'est pas une bonne soirée. Il me répond mais je n'entends rien. Je suis totalement autre part, maintenant. Je suis ailleurs, je me retiens de ne pas partir, de ne pas hurler, de ne pas pleurer. Ca s'appelle la tension qui redescend. C'est un truc de fou, ça. Je déteste quand ça me fait ça. J'ai l'impression d'être fragile, d'être ridicule. Je déteste ça. Et l'autre, le Roméo, le voilà qui me délaisse pour aller vers MES amis. Putain, lui, il va bien me faire chier. Si je ne lui plante pas un pic à glace dans la gorge, c'est un miracle. Je le vois parler avec les filles, qui se jettent limite sur lui, évidemment. Et les mecs l'accueille en sauveur, surtout quand il demande, avec un clin d'oeil - sérieux, c'est kitch - un cocktail avec plusieurs pailles au barman. Je les regarde du coin de l'oeil, les bras croisés, essayant de me contenir. Lorsque Roméo m'appelle pour venir goûter, je lui lance un regard noir et m'avance vers la table. Je me colle au fond, dans un coin de la banquette et me recroqueville sur moi-même. Je ne veux pas me battre. Il m'a pourri ma soirée, donc il n'aura pas le plaisir de me voir énervée. Il me verra juste... fragile. Silencieuse. La Maya qu'il n'a jamais vu.

     Je voulais qu'il me laisse tranquille. Ca, c'était sur. Mais pourquoi... ça s'était autre chose. Après tout, il ne m'avais strictement rien fait. Je n'ai aucune raison de lui en vouloir ou quoi que ce soit. Parfois, je me demande si je ne devrais pas voir un psy. Il faut que j'en parle à Brooklyn et Luca. Brooke pour l'avis raisonnable, et Luca pur l'avis... déraisonnable. Il me faut toujours les deux, t'façon. Je ne peux pas faire sans. Peut-être que j'en parlerais à Camille... si j'arrive à le voir. Je l'appellerais surement. Putain. Voilà. Rester toute seule dans mon coin à ruminer ma frustration ça me fait penser à des choses qui vont réussir à me faire pleurer. Putain de merde. Pardon. Je suis vulgaire. Oh et puis non, merde. Rapidement, je vois Roméo qui s'approche de moi. Mauvais idée mon gars. Il se poste à côté de moi et commence à se plaindre que je ne bouge pas. Non mais il est sérieux ? C'est de sa faute de toute façon si je ne suis plus d'humeur. Lorsqu'il me propose de boire quand même, apparemment le taux d'alcoolémie de mes potes est inscrit sur leur front, et de nous ramener après, je lui lance un regard. Il est gentil ou il veut juste faire genre ? Non mais parce qu'il peut aussi vouloir en mettre deux-trois dans son lit. Je le connais un minimum pour savoir que le fait que ce soit mes amies ne le dérangera pas le moins du monde. Je secoue doucement la tête, remontant mes genoux contre moi. « Non merci... je ne suis plus vraiment d'humeur. » Et c'est vrai. Là, j'ai juste envie de rentrer, d'appeler Brooklyn ou mon petit frère pour discuter en regardant mes DVD de Pirates des Caraïbes ; tout en se goinfrant de sucreries. Là, maintenant, j'ai envie de ça. Pas de me retrouver bourrée au milieu de la boite de nuit avec pour seule garantie Roméo. Non, je ne veux surement pas ça.

     Je le regarde avec de grands yeux lorsque je le vois s'éloigner de notre groupe après m'avoir rétorquer de rester toute seule comme une âme en peine. Putain, mais qu'est-ce que j'ai dit ! Après on dit que c'est moi qui m'énerve alors que là, je lui ai juste dit, gentiment, sans sarcasme, que je n'étais juste plus d'humeur. Il a soucis ce mec. Au moins autant que moi. Franchement, s'il était pas aussi emmerdant, je suis sûre qu'on pourrait être amis. Dans certaines situations seulement. Parce qu'on est pas non plus pareil, faut pas exagéré. On n'a pas vraiment la même définition de l'amusement. Je le laisse s'éloigner. Du coup, ça me rend encore plus renfermée sur moi-même. Je regarde mes potes se déhancher sur la piste pendant une demi-heure, revenant de temps à autre refaire le plein d'alcool. M'ignorant, la plupart du temps. Super. Génial. Parfois, je jette des coups d'oeil à Roméo. Il a pas l'air malheureux entouré de ses bimbos et de ses espèces de sbires qui n'attendent que d'être remarqué par la star de la boîte. Le plus grand habitué du Platinum. Ca me rend malade. Et jalouse. Allez savoir pourquoi. Au bout d'un moment, je me décide à bouger. Direction, le bar. Je demande des shots. Pour qui ? Pour moi. Juste pour moi.

Je bois. Ca doit bien faire trois-quart d'heure voire une heure que j'enchaine une dizaine de shots suivis d'un whisky coca ou d'un gin tonic pour rester un minimum... ouais, non, pour faire genre je suis pas encore complètement saoul et désespérée de me saouler encore plus. Alors que je bois mon... j'ai arrêté de compter cocktail, un éclat de cris vient du côté de chez Roméo. Je tourne la tête. Je le vois, en train de pavaner devant une demi douzaine de gazelles. Il me fait rire. Pathétique. (Soyons franc, c'est de la jalousie, c'est tout, mais je suis pas assez sobre pour m'en rendre compte ; en vrai, c'est moi qui suis pathétique, à l'instant.) Verre en main, je me lève de mon tabouret et passe devant un groupe de mecs qui ne manque pas de remarquer mon décolleté et l'état désastreux dans lequel je suis. Ceux-là, je vais les éviter. Ils sont pas vraiment fréquentables. Je m'approche de Roméo et vient me coller contre lui, sur le côté. « Ah ! Roméo, t'es là ! Encore à la chasse, à ce que je vois. Tu t'arrêtes des fois ou pas ? J'veux dire... tu carbures à quoi, parce que ça fait beaucoup quand même. Et puis ça dure longteeeeeemps. » Je me tourne vers les filles en souriant. Je n'ai plus aucun contrôle de ce qui sort de ma bouche. C'est fini. « Sérieux, les filles. Je déconne pas. J'ai jamais couché avec lui, hein. Beurk. Non, mais j'suis sa voisine, vous voyez, et il ramène une fille tous les soirs. Presque. Ouais, des fois, il les emmène à l'hôtel pour me laisser dormir tranquille. C'est un gentil petit gars attentionné. Hein, Romy, t'es attentionné comme type. Super efficace au lit, aussi. Parce que les filles, elles crient pendant un bon moment, hein. C'est pas impossible qu'elles simulent. Mais faut pas lui dire, le pauvre, ça peut heurter sa sensibilité de mâle viril. Voyez. » Les pintades me regardent d'un air hautain avant de se détourner doucement de moi. Ca, c'est fait. Je ris, les regardant. « Pouffiasses ! »

     Moi, saoule ? Tss. Oui. Et c'est Roméo qui prend tout en plus. Tant pis. Il l'a mérité. C'est de sa faute si je suis dans cet état. Il avait qu'à pas venir me parler. On aurait pu rester chacun dans notre coin, c'était très bien aussi... mais il a voulu copiner. Et ça, surement pas. Bref. Je suis aller l'emmerder. Enfin, plutôt le banc de sardines qui lui bavait dessus. Elles ont rapidement arrêté de baver. Je m'attendais à ce qu'il me hurle dessus. Mais genre vraiment bien, sauf que non. J'suis déçue sur ce coup-là. Pas assez sobre pour lui dire, mais déçue quand même. Il m'aide à m'assoir, me parle mais je comprends pas tout. Je comprends rien, en fait. J'ai l'impression d'être pire que saoul. Comme si j'avais pris une drogue avec. Sauf que non. C'est bizarre, sérieux. Je me laisse trimballer dans la boite jusqu'à la sortie alors qu'il me donne un bout de pain. À cause des spots lumineux, le morceau change de couleurs. Je m'extasie devant. « Du pain de Power Rangers ! Tu l'as trouvé où ? » Sans plus de cérémonie, je mords dedans alors que nous arrivons dehors. Pas du tout en équilibre, je sautille quand même. Comme... comme Schtroumpfette ! Je ne regarde pas devant moi, et je finis par me cogner contre le torse de Roméo. Putain, il est grand ce mec. Je me frotte le front et recule en titubant. « Aïe. » Je fais la moue, comme une gosse de quatre ans avant que celle-ci ne se transforme en grimace de douleur. Je cours vers des buissons, et plonge la tête dedans. On se doute bien de ce qui sort de ma bouche, je vais pas vous faire un dessins. Je tousse, mains sur mon ventre, et m'allonge sur le bitume, en grognant. « Ok. Moi, je mange plus de pain Power Rangers. Ca se digère pas. » Je fais l'étoile sur le bitume. Il fait très froid, hein. Il est tôt le matin, en Alaska. Il fait froid. Mais les sensations, c'est pas trop mon fort à cette heure-là. Je regarde le ciel étoilé qui commence à s'éclaircir alors que le soleil se lève. « C'est beaaaaau. On dirait des petites lucioles toutes mignonnes, toutes minuscules. Alors qu'en fait c'est des groooooosses étoiles pleines de feu et tout. Et même que y en a, là, maintenant, tout de suite, elle sont en train d'exploser. BOOM. Sauf que nous ont les voit encore et on les verra encore longtemps. C'est beau. Ca donne l'espoir de rester dans les mémoires, quand même, après la mort. » Ouais, je suis une poétesse quand je suis bourrée. « J'ai pas raison Romy ? »

     Je ne vois quasiment plus rien. Je suis très mal en point. Inconsciemment, j'en suis consciente. Par contre, consciemment... vous pouvez toujours courir. Je n'arrive jamais à ce point si élevé d'alcool. Il m'arrive d'être bourrée, oui... mais pas à ce point LÀ. Roméo me voit dans le pire état qu'il puisse être. Y a pas pire. Après mes imitations minables de Shtroumpfette, et de Patrick l'Etoile de Mer, Roméo m'aide à me relever et m'oblige à monter dans sa voiture. Je distingue vaguement mes potes qui montent à l'arrière. Il est gentil de les ramener. Il faudra que je pense à le remercier demain. Quand j'aurais retrouver contenance. On s'arrête plusieurs fois, mais ma tête est contre l'épaule de mon voisin, je suis à moitié évanouie, à moitié endormie. Finalement, lorsqu'il me sort de la voiture, cela me réveille. Il me monte jusqu'à notre étage et entre dans mon appartement. Il a dû trouvé la clef dans mon sac à main. Lorsqu'on s'approche de mon lit, je me redresse subitement et m'éloigne de lui. J'ai la tête qui tourne atrocement, je ne tiens plus debout. « Nooooon ! Je suis peut-être bourrée, mais toi et moi, dans la même chambre... ça peut dire qu'une chose. Malheureusement pour toi, j'suis encore un minimum lucide. Donc. Je vais plutôt aller dormir dans mon caddie, si ça te dérange pas. » D'un pas décidé, je retourne vers le salon. Tout en cherchant quand même des mains les objets et obstacles que je pourrais rencontrer. Alors que j'avance à tâtons dans l'appartement, mon pied se prend dans quelque chose - soit mon tapis, soit une peluche qu'à fait une promenade nocturne - et tombe en avant. Mes mains se raccrochent au fameux caddie qui, évidemment c'est caddie, roule. Je manque de m'écraser sur le sol, mais les mains de Roméo viennent me rattraper. Je ne sais pas exactement comment il est arrivé là, mais j'en suis quand même bien heureuse. Mon parquet est pas moelleux. Croyez-moi, j'ai déjà essayé. Je m'accroche à son tee-shirt et me remet tant bien que mal sur mes pieds. Ma tête tourne affreusement, je n'ai plus aucune force, mon coeur palpite. Ma respiration est courte et rapide. Putain, je suis à deux doigts de tourner de l'oeil. Ma voix est très faible, je ne sais même pas s'il m'entend. « Roméo... je me sens pas bien... » Black-out.

     Mes yeux s'ouvrent difficilement. Ils sont tous collés. Dès que mes yeux sont ouverts, ma tête commence à me faire mal. Je n'ai pas trop la gueule de bois, d'habitude. Mais là, j'ai du un peu (beaucoup) abusé. Je vois le verre d'eau et la boite de doliprane sur la table de chevet. C'est pas moi qu'a mis ça là. Je devais pas être assez lucide pour me dire "tiens, et si on pensait à demain !". Non, ça vient de quelques d'autres. Putain. Vite regard autour de moi. Non, je suis bien chez moi. Ouf. Je me laisse tomber dans les oreillers quand un grognement se fait entendre. Je regarde à à côté de moi, pas d'homme. Bon. J'ai ramené personne. Mais alors qui est-ce qui grogne. Un monstre ? Un gnome ? Je me redresse et regarde au bout de mon lit où j'ai cru voir bouger. Effectivement. Il y a une espèce de masse informe et non-identifiable qui dort sur lma banquette (il a du courage, le mec, c'est tout sauf confortable ce truc). Lentement, j'attrape mon oreiller et me rapproche, toujours sur mon lit, du bout. Quand j'arrive assez près, je hurle en lui tapant dessus avec le coussin. Rapidement, ça le réveille (évidemment) et il tombe du tout petit machin qui l'a accueilli cette nuit. Ca fait un gros boom (désolé les voisins d'en dessous) et un lecteur de musique tombe avec lui. Je pose mon regard sur le visage du mec. « Roméo ? Qu'est-ce... qu'est-ce que tu fais là... ? » Je le regarde avec de grands yeux. Roméo est dans ma chambre. Soit. Pas dans mon lit. Soit. Ca veut dire que j'étais assez bourrée pour nécessité son aide mais pas assez pour coucher avec lui. D'accord. Ca me situe un peu les choses. Parce que, ouais, je ne me souviens pas de grand chose. Je m'assois en tailleur au milieu du lit défait, vérifie que j'ai bien mes vêtements sur moi. Han, il est mignon, il ne m'a pas déshabillé. Il est pas si pervers que ça, peut-être, en fait. Je pose les yeux sur le lecteur de musique, par terre. « Genre t'as écouté de la musique pendant que je dormais ? Je ronfle pas si fort, quand même... et puis... t'aurais pu aller dormir chez toi... » Je fais la moue, et prends l'oreiller entre mes bras pour poser - presque même cacher - ma tête dedans. Je ne lui dirais probablement pas. Mais je suis très reconnaissante qu'il m'ait aidé. Même si je ne me souviens plus très bien. J'espère qu'il ne s'énervera pas. Je ne veux pas être méchante en disant ça. J'veux juste... l'embêter un peu. Tout en le remerciant. Vous comprenez ce que je veux dire ?