De l'encre sur les doigts qui jamais ne s'efface, les traces des pensées de Rae qu'il abandonne sur le papier recyclé, sur laquelle sa main frotte et fait baver l'encre. Des mains bleus, de désespoir, d'espoir parfois aussi. L'encre de sa vie. ❖ Shiva, l'iguane aventurier, jamais là ou il devrait être. L'appartement exiguë de Rae semble pourtant être assez vaste pour que la bestiole jamais ne se montre. Ou toujours au mauvais endroit en tout cas. ❖ les couchers de soleil c'est trop triste, les levé de soleil c'est trop tôt. Rae est cherche trop le bonheur pour regarder l'un et est trop feignant pour contempler l'autre. ❖ Caféine, caféine. Ca le rendrait sûrement moins mou, moins lent, moins calme. Mais il aime bien la sérénité de son esprit et n'y touche pas.  

que pensez-vous de la légende? y croyez-vous? une idiotie, quelque chose d'incertain. Aucune preuve tangible qui prouverait sa véracité. Puis c'est effrayant d'y croire, alors Raemy préfère ne rien en penser.  parlez-nous de votre vie sentimentale, de manière générale. Y a Maya, comme une étoile dans la nuit sombre, l'étoile du nord qui guide son monde. Mais Maya est incertaine et Rae attend dans l'ombre. Maya hésite, Maya se perd dans ses réflexions, elle croit à la malédiction et elle veut la combattre. En la combattant, elle se bat contre Rae. Elle se bat contre eux deux. êtes-vous plus du genre fétard ou flemmard? Fletard. Flemmard sur le long terme, mais quand l'ennui point son nez, il s'embourbe dans une période de fête qui jamais ne s'arrête. Tout dans l'excès, toujours du trop, jamais de trop peu. voir des couples heureux, ça vous fait quoi? Ni chaud ni froid. Un arrière goût d'amertume parfois. Une déception aussi, lorsqu'il contemple sa propre relation. Une pointe de jalousie peut-être. Mais hypocrite, il préfère se dire qu'il n'est pas gêné par la niaiserie ambiante. pensez-vous que la malédiction à joué sur votre vie sentimentale? La malédiction, non. La croyance de la malédiction, elle, ébranle chaque jour un peu plus son histoire. C'est le bord du gouffre dans lequel il va manquer de tomber. Un précipice sans fin.

✩ good to know you
- Rae ? Raemy je t'aime.
Tic tac. Le cœur bat, le cœur fond, le cœur fonce.
- Rae ? Raemy je ne t'aime plus.
Tic tac. Le cœur craque, le cœur frappe, le cœur meurt.

Il balance les mots d'amour sur le mur du désespoir et ça se brise, ça se casse comme un vase de cristal. Les éclats rebondissent et pénètrent la chair. J'ai mal, j'ai mal. Je souffre tellement. Mais elle n'est plus là, plus vraiment en tout cas. Elle entend mais n'écoute pas. Reste là mais s'en va.

Elle, elle, elle ...
L'écho de nos peurs qui se perdent dans ton indifférence. Mes envies sont trop pures pour tes désirs sauvage. T'as jamais voulu du bonheur, c'était trop surfait, trop parfait. Moi j'me suis laissé berner par ta poudre aux yeux, tes artifices idiots, tes promesses d'avenir. Tu balançais la magie du désir sur mon cœur chétif. Je suis ensorcelé. Sous le joug de tes regard frappant, de tes courbes assomantes, de tes actes déroutant. Tabassé à coup d'amour. Mais l'amour aussi, pour toi c'est trop surfait. Tu veux l'ardente passion, la chaleur sauvage d'un corps à corps et la brûlure des sentiments.
Mon cœur lui, n'a que de la douceur.

Rae ? Raemy comprend moi.
Et j'dis oui, oui j'comprend ma douce étoile que t'as envie d'étincelé encore, que je noie ta lumière avec ma banalité. J'dis que je saisis tes désirs, que je comprend ton envie de liberté. Mais dans le coin de mon lit, que trop souvent tu laisse vide, j'en verse encore des larmes de mal être. Des larmes de sang, au couleur de mes tripes, qui se compriment en pensant à ton absence. Ta présence ailleurs, vers quelqu'un d'autre.
Mais je sais … ça suffit pas. Ça suffit plus. J'te suffis plus.

Puis ça s'éprend. Ça se prend.
Ça fait peur. Ça écœure. Ça se meurt.

Ecchymose de l'évolution. Bleu de parcours. Hématome des souvenirs.
Il est pas déglingué Rae, loin de là. Juste ankylosé. L'ambition se perd dans le fond des eaux sombres de l'attente, de l'espoir. Ne laissant subsister en lui que l'ennui du passif qui cherche de quoi combler l'absence brûlante de son amour sans avenir.