✩ good to know you

+ part one : C'est un petit corps chaud et tremblant se collant contre le sien qui réveille Gerry. Il grogne et essaie de pousser sa soeur qui s'aggripe à lui comme si sa vie en dépendait. Lâche-moi Dana. Fait trop chaud. grogne-t-il. Néanmoins, il faut pas croire mais les gamines de quatre ans c'est solide et malgré ses huit ans, Gerry n'arrive pas à se débarrasser de sa soeur qui tente à ce stade de ce fondre en lui. Il essaie de relever la tête mais il a trop chaud. La chaleur est insupportable cet été-là et la sueur qui coule sur son front le désoriente. Il ferme les yeux et essaie de se rendormir, en vain. La présence de Dana l'empêche de penser à autre chose si ce n'est la chaleur étouffante de la pièce. Danaaa. Je suis pas ta peluche. Si t'as perdu Bunny, c'est pas ma faute. Bien que ça l'étonnerait qu'elle ait perdu ce fichu lapin blanc. Elle le traine partout si bien qu'aujourd'hui, il est difficile de se rappeler qu'il était blanc. Sa soeur gémit en retour et c'est ce simple son qui permet de la ramener à la réalité. D'un coup, il se rend compte que la pluie frappe de plein fouet les carreaux de la vitre de sa chambre, que les éclairs zèbrent dans la pièce et que le tonerre déchire le ciel toutes les trente secondes. L'orage a enfin éclaté à Jersey City et Gerry espère qu'il fera moins chaud demain. Il arrive à libérer un bras de la prise de sa soeur pour le passer autour d'elle. Il la ramène contre lui et la serre de toutes ses forces. Tout va bien Munchkin. Tu crains rien. Il t'arrivera jamais rien tant que t'es avec moi. Il peut sentir sa soeur relever la tête et quand la foudre frappe de nouveau, il peut voir le visage effrayé de Dana mais ses grands yeux bleus - les mêmes que les siens - sont remplis de question. C'est vrai ? Tu promets avec la promesse du petit doigt ? Il sourit et secoue son petit doigt avec le sien avant de l'embrasser sur le front. Je promets. Il ne t'arrivera jamais rien.

+ part two : La maison se vide peu à peu et Gerry observe les amis de ses parents et les siens partir, le regard rempli de pitié. Rien que de les voir, Gerry a envie de vomir et il le fait certainement s'il n'avait pas l'estomac vide. Ses parents referment la porte et ils se retrouvent seuls. Tous les trois, dans un silence lourd et pensant où le rire de sa soeur n'a jamais été absent. Gerry se lève du canapé où il a passé une grande partie de la journée. Maintenant qu'il n'y a plus personne, il peut retirer cette cravate noire stupide et le costume de pingouin qui va avec. Si sa soeur le voyait à cet instant, elle en rirait à en pleurer mais Dana est partie. Pour toujours. Chéri, où tu vas ? Ca va être l'air de manger. Il est sept heures passés mais Gerry n'a pas faim. Il commence à grimper les escaliers comme la poigne de fer de son père s'abat sur son épaule. Fils, je sais que c'est difficile pour toi. Dana et toi étiez... inséparables. Mais cette famille doit se serrer les coudes. Dana ne voudrait pas... Le rire de Gerry interrompt brusquement son père. Sa mère sursaute légèrement et le regarde effrayé parce qu'un ado de seize ans ne devrait pas rire comme ça. Cynique, presque hystérique en réalité. C'est maintenant que tu dis ça papa. Que tu t'intéresses à cette famille. Dana voulait pas y aller. Vous l'avez forcée. Il revoit sa soeur qui s'accroche à lui en hurlant à plein poumons, les autres filles dans le bus à rire et à la pointer du doigt, le professeur dérangé pour tant de cinéma. Une classe qui part une semaine en colonie, ça n'est pas si effrayant. C'est que ses parents ont dit. Gerry, lui, a été le seul à voir comment sa soeur était martyrisée par les petites pestes de sa classe. C'était un accident Gerry. On ne peut reprocher la mort de ta soeur à personne. C'est une mauvaise blague cruelle qui a mal tourné. L'idée d'avoir perdu mon bébé est insupportable mais on ne peut pas porter plainte contre des gamines qui regrettent toutes leur acte. Gerry essaie de calmer sa rage mais il ne peut pas. Oui c'était un accident. Mais ça ne serait jamais arrivé si vous l'aviez écoutée. Dana disait qu'elle se faisait maltraiter. Les gamins sont cruels entre eux et vous avez rien voulu savoir. Maintenant, elle est morte. Gerry essaie de retourner dans sa chambre mais son père le retient. Lâche-moi. Si elle est morte, c'est votre faute..

+ part three : De là où il est, Gerry peut voir Daisy soupirer. Elle attrape le dernier verre qui traine sur la table avant de venir vers lui. Rentre chez toi gamin. T'es déjà assez chanceux qu'on accepte ton faux permis de conduire. Mais à force de rester jusqu'à la fermeture, le patron va finir par te voir et on va avoir des soucis. Rien qu'à sa voix, il sait qu'elle est agacée mais à la place, il se contente de sourire avec arrogance, finir sa bière tout en fixant le soutien-gorge transparant de la danseuse. Depuis la mort de Dana il y a quelques mois, cette boîte de strip-tease est devenue sa seconde maison. Il sort le soir en douce et y passe toutes ses nuits. Il s'est déjà fait expulser une semaine du lycée et Gerry sait qu'il n'en a pas fini avec les soucis. Il se fiche d'avoir à peine dix-sept ans et peut-être gacher sa vie. Il n'en a qu'une et Dana est morte. Maintenant, il n'a plus aucune responsabilité qui l'incombe. Il n'a plus à être un grand frère. Il peut être un petit con, boire comme un trou et planer de temps en temps. Qu'est-ce ça change. Daisy lève les yeux au ciel exaspérée avant de laisser tomber et d'aller nettoyer une énième table. Gerry l'observe, regarde comme sa jupe remonte et... POLICE ! Daisy, les autres danseuses et lui-même sursautent tous alors que trois flics débarquent dans l'établissement. Un autre homme arrive, plaque en évidence, l'air calme. Gerry l'observe ramener ses chiens de garde. Il a un sourire plaqué sur le visage, un peu vaseux et Gerry se demande s'il n'a trop bu. Gerard Smoak ? Ouais ? J'ai une mauvaise nouvelle à vous annoncer. Une heure plus tard, Gerry a les yeux en feu. Il ne sait pas si c'est dû à l'alcool ou aux larmes qui n'arrivent pas à couler. Il attend son oncle, mollement assis sur l'un des bancs du commissariat. D'où il est, il entend la radio s'allumer régulièrement. On ne l'a pas emmené à l'hôpital. D'après ce qu'on lui a dit, ses parents sont morts sous le choc et ensuite, la voiture a pris feu. Il ne veut même pas y penser. Il n'a jamais senti l'odeur de chair brûlée mais il se rappelle celle de la cendre et rien que cela lui donne envie de vomir. Tout ce à quoi il peut penser c'est que ses parents venaient le chercher. S'il n'avait pas été dans ce bar à faire le con, ses parents seraient toujours en vie. Ils sont morts en pensant qu'il les détestait. Après qu'il les ait appelés assassins. Et au fond, peut-être qu'il ne sait pas assez battu pour Dana. Il lui avait promis. Le meurtrier, c'est lui.

+ part four : Gerry dévale les escaliers, lunettes de soleil en place et il va pour ouvrir la porte d'entrée et sortir quand son oncle lui coupe le chemin. Gerry soupire tout en levant les yeux au ciel. Quoi ? Son oncle le fusille du regard. Ca va faire dix mois qu'il vit avec lui et leurs relations sont des plus tendues. Le comportement de Gerry ne s'st pas arrangé après le décès de ses parents. Au contraire, il a empiré. Il a presque été exclu du lycée définitivement deux fois si ce n'est pour le versement généreux de son oncle qui fort heureusement possède de l'argent. Il boit de plus en plus, s'est fait arrêter de nombreuses fois, plus rien ne l'arrête. Je peux savoir où tu vas ? Je sors. répond-il avant d'essayer de contourner son oncle et de sortir mais ce dernier l'en empêche de nouveau. Quoi ? L'homme passe une main dans ses cheveux, découragés. Tu veux savoir mon problème ? C'est toi mon problème. Tes parents t'ont peut-être tout cédé à la mort de ta soeur et crois-moi, je sais ce que c'est de perdre une soeur. Ca te donne pas tous les droits. Continue d'agir comme ça et je te mets à la porte, compris ? Gerry éclate de rire et plante ses mains sur les épaules de son oncle. Ba vas-y. Mets-moi à la porte. Dans quelques heures, j'ai dix-huit ans. Je suis responsable de moi-même alors je peux faire ce que je veux. Dans trois mois, je pars pour la fac de New York. Tu me verras bientôt plus. Tu peux faire ce que tu veux Peter. Mais j'en ai rien à faire de toi. Et sur ce, Gerry sort pour de bon. Ce soir-là, il dort comme un trou et dort chez la fille qu'il séduit avec deux trois sourires en coin. Le lendemain, il a une gueule de bois terrible mais aucuns remords. Il n'arrive plus à en ressentir. C'est comme si une part de lui était morte avec sa famille. Maintenant, il n'arrive plus à connaître ses émotions fortes comme l'amour, le chagrin, le désespoir. Il est comme anesthésié. A zéro de douleur. Il peut juste merder avec sa vie, faire la fête, profiter des plaisirs interdits. Le reste n'a plus d'importance. En rentrant ce jour-là, il récupère ses affaires et part de la maison. Il ne revoit plus jamais son oncle.

+ part five : La fac a des goûts de paradis et New York est comme un rêve. En réalité, l'odeur l'été est épouvantable, les rues étouffantes, la foule oppressante. Mais Gerry adore New York. Il s'y sent vivant pour la première fois depuis longtemps. Il a l'impression de renaître, d'avoir des ailes. Il passe quatre ans à faire la fête tous les soirs, à boire plus que de raison et à ramener une fille différente chaque jour. Il entreprend des études de commerce parce que c'est quelque chose qui l'intéresse et réussit à se faire des bonnes connaissances. Il voit un avenir s'offrir à lui et il hâte de le découvrir. Il s'imagine un futur rempli d'argent, de filles, d'alcool et bons temps. Sa vie va être comme dans ses films où cet homme à la vie dont tout le monde rêve. Ce sera lui. La seule chose à laquelle Gerry ne s'attend pas, c'est l'amour. Et pourtant, il lui tombe dessus comme une flèche en plein coeur. Ce matin-là, il se réveille avec un goût atroce dans la bouche, la joue collée contre quelque chose en plastique et c'est la pire gueule de bois qu'il ait eu depuis longtemps. Il se redresse lentement et grimace quand le soleil le frappe en plein visage. Il met du temps à réaliser ce qu'il l'a réveillé. Devant lui se tient une blonde - jolie d'après ce qu'il peut voir - une expression mi-amusée mi-consternée sur le visage, une valise dans la main. Vous bloquez l'accès à mon dortoir. Oh. Autour de lui reste des souvenirs de la soirée d'hier soir. Des bouteilles de bières, des gobelets en plastique, du papier toilette accroché au mur. Il est endormi sur une bouée en forme de canard. Il fronce les sourcils, se rappelant à peine de ce qui s'est passé. Mais ça devait être d'enfer. Il sourit comme un idiot jusqu'à ce que l'inconnue se fasse de nouveau remarquer. Est-ce que vous allez vous pousser ou pas ? Il se retourne sur le ventre, se gratte le torse et réalise qu'il ne porte qu'un caleçon. Ca a vraiment dû être une soirée de malade. Du calme, poupée, la rentrée c'est pas avant trois mois. T'es en avance. D'un coup il se reçoit un coup de pied dans les côtes. Il se redresse trop rapidement parce qu'il a soudain envie de vomir mais Aïe ! Premièrement, vous m'appelez encore une fois poupée, je vous le fais regretter. Deuxièmement, j'ai été acceptée en avance à Colombia. Maintenant, est-ce que je peux passer ? Avec un grognement, Gerry se redresse et la laisse passer. La blonde enjambe la bouée et s'éloigne avec sa valide. Gerry hésite deux secondes avant de lui courir après. Attends, tu m'as pas dit ton nom. Elle s'arrête un instant avant de reprendre sa route en lançant par-dessus son épaule : Sara.

+ part six : Le mariage a lieu un mardi après-midi dans Central Park. Sara vient de recevoir son diplôme, lui gravit les échelons dans l'entreprise où il travaille et ils s'aiment comme au premier jour. Il a fallu un an pour convaincre Sara de sortir avec lui et un autre an pour qu'ils s'admettent s'aimer. Ca n'a pas été facile. Ils sont radicalement opposés et ils se souvent disputés mais Sara le comprend comme personne. Elle l'aime pour qui il est. Gerry a dû lâcher ses sales habitudes pour elle mais il ne le regrette pas une seule seconde. Toutes les fêtes du monde ne valent pas Sara. Quand il s'avance dans l'allée, il n'est pas nerveux. Il n'y a qu'une trentaine d'invités et c'est bien suffisant. Il sourit quand il voit Sara arriver, tellement magnifique dans sa belle robe blanche. Il se dit qu'il est l'homme le plus heureux du monde. Il regrette de ne pas pouvoir partager ce moment avec sa famille, sa Dana mais Sara l'a aidé à surmonter la douleur. Quatre ans de différence et elle est beaucoup plus mature que lui. Quand elle arrive à sa hauteur, il entrelace leurs doigts et ils se tournent vers le prêtre. Il n'écoute pas vraiment son baratin, trop occupé à dévisager sa future femme du regard. Sara le surprend et lui jette un regard réprobateur. Rien que pour ça, il sourit de toutes ses dents. Ils ont décidé d'écrire leurs propres voeux et si Gerry a un peu protesté, finalement, les écrire n'a rien eu de compliqué. Ce n'est pas difficile de trouver les mots pour dire à quel point il aime cette jolie blonde. Sara se lance la première. Elle arrive difficilement à la fin de ses voeux, les larmes aux yeux, les mots secoués par les sanglots. Elle a toujours été émotive. Il l'a souvent taquinée à ce sujet. Son discours est dégoûlinant de romantisme, tout ce qu'il détestait à une époque mais maintenant, il en veut toujours plus. Quand vient son tour, il ne se sent pas nerveux, les mots mémorisés dans son esprit. Sara Fletcher est une idiote. Il peut entendre le silence pesant dans l'assemblée et voit le regard à moitié offusqué de sa future femme mais il continue. Elle a décidé de m'épouser moi. Ce type qu'elle a rencontré un matin dans un des couloirs de notre résidence universitaire, en caleçon, endormi sur une bouée en canard et avec la pire gueule de bois de l'histoire. J'avais la pire haleine du monde ce jour-là, pire qu'une bombe nucléaire et pourtant elle est là. Je peux voir tout son amour pour moi dans son regard et je me demande ce que j'ai fait pour mériter une femme aussi parfaite. J'espère que Sara Fletcher bientôt Smoak restera une idiote toute sa vie. Ce n'est pas de la poésie mais il pense et c'est suffisant pour Sara l'embrasse sans même attendre le prête. Voilà pourquoi il l'aime.

+ part seven : Dix années de mariage passent. Ce n'est pas toujours facile. Ils ont leurs disputes, leurs moments mais ils font marcher les choses. Jusqu'au jour où le mot fatidique est amené. Bébé. Après ça, le monde de Gerry s'écroule. Plus rien ne va entre eux si ce n'est les disputes. Ca ils savent faire. Ils se crient dessus, se jettent de la vaisselle aux visages, découchent. L'un comme l'autre est jaloux et ils se retrouvent à se soupçonner de tromperie. Gerry recommence à faire le con. Il sort le soir, rentre le matin. Il boit, fait la fête avec des étudiantes de presque deux fois son âge. Sara ne supporte plus la situation et demande le divorce. Elle signe les papiers mais dans un dernier effort, ils tentent de sauver leur couple. Ils vont voir un conseiller conjugal mais ça n'arrange rien. Gerry ne veut pas d'enfants, Sara essaie de comprendre pourquoi, elle ramène sa famille morte et ils se déchirent à nouveau. Jusqu'à ce soir où ils atteignent le point de non retour. Gerry est au bar à une réception pour le travail de Sara à la regarder rire et toucher régulièrementle le bras d'un collègue. Il finit sa coupe de champagne. Quand l'homme se penche à l'oreille de Sara pour lui murmurer quelque chose, il voit rouge. Il se jette sur lui et il manque de l'envoyer à l'hôpital. Sara le traine dehors. Le silence dans la voiture est à couper aux couteaux. Finalement, Gerry branche la radio. Sara la coupe aussitôt. On va jouer à ça maintenant ? On a quel âge ? Je sais pas. Dis-moi. Non mais tu te rends compte que c'est mon supérieur que t'as failli tabasser à mort. Je supporte plus cette situation Gerry. Quand on rentre, je ressors les papiers du divorce et tu les signes. Je supporte plus de vivre comme ça. C'est comme coup de couteau dans le dos. Il serre les poings sur le volant, son pied appuie un peu plus sur la pédale d'accélérateur et en même temps, il se tourne vers Sara. Je veux pas divorcer. Je t'aime, merde. Mais je veux pas d'enfants. Tu peux pas comprendre ça ? Je... GERRY ! La voiture sort de nulle part et tout devient noir.

+ part eight : Sara se réveille trois semaines après l'accident. Gerry reçoit un appel du médecin ce jour-là. Ce dernier a une voix des plus calmes au téléphone et Gerry ne sait pas comment il fait pour paraître aussi froid. Comment il peut lui expliquer aussi gentiment que sa femme a été gravement blessée à la tête et qu'aujourd'hui elle ne se rappelle de rien. Elle sait tout juste quel est son nom. Quand il va l'avoir dans sa chambre d'hôpital, elle est assise, elle a repris des couleurs et elle a l'air beaucoup plus vivante que les dernières fois où il l'a vue. Il a amené des affaires pour elle au cours de ses dernières semaines et elle est en train de les étudier avec curiosité. Elle a le nez froncé comme il aime, cette expression qui lui donne envie de l'embrasser. On dirait qu'elle pourrait résoudre les énigmes du monde entier quand elle est comme ça. Il toque doucement à sa porte. Elle relève brusquement la tête et l'observe avec intérêt. Gerry ? Son coeur s'arrête dans sa poitrine. Comment le sait-elle ? Il croyait qu'elle ne se rappelait de rien. Ou pas. Je croyais avoir retenu le visage ou le nom de mon mari. Alors, mauvais visage ou mauvais nom ? Il cligne des yeux plusieurs fois avant de prendre une expression neutre. Non, tu ne t'es pas trompé. C'est bien Gerry. Il ne rajoute rien et elle commence à gigoter un peu dans son lit. Il peut dire qu'elle est à la fois curieuse et mal à l'aise. Donc on est marié ? demande-t-elle. Il inspire brutalement. D'un coup, la vérité le frappe. Ce jour à Sara l'a épousé, elle a réellement été stupide. Il ne pourra jamais la rendre heureuse comme elle mérite. Il n'a jamais été fait pour la vie de couple. Avec une boule dans la gorge et une douleur dans la poitrine, il secoue la tête. Divorcé en réalité. On a signé les papiers quelques jours avant l'accident. Je venais juste voir comment tu allais. Oh. Après ça, elle a quelques questions auxquelles il répond même s'il n'a qu'une envie c'est de partir loin, très loin d'ici. De New York. Finalement, Sara fatigue et il l'embrasse sur le front Adieu Sara. Son entreprise vient d'ouvrir une filiale en Alaska. Il demande sa mutation le lendemain.

+ part nine : Deux jours après son arrivée en Alaska, son ami et patron lui propose de venir crécher chez lui quelques jours le temps de se trouver un appartement. Il accepte et s'installe dans la chambre d'ami pendant que le PDG est au téléphone. Désolé mais je dois retourner au bureau. Fais comme chez toi. Tu ne devrais pas être dérangé. Gerry est en train de se servir un scotch dans le salon quand il entend du bruit derrière lui. Il n'a pas le temps de se retourner qu'il entend : Pas un geste ou je tire. Il rigole face au ridicule de la situation, tourne la tête pour regarder à qui appartient cette voix de femme, découvre Holly la fille de son ami, baisse les yeux et... WOAH ! Il manque de trébucher et de faire tomber son verre alors qu'il réalise qu'elle pointe un vrai flingue sur lui. Il lève les mains en l'air, légèrement paniqué. Holly, c'est Gerry, un ami de ton père. Il t'a pas dit que j'allais rester chez vous quelques jours ? Elle fronce les sourcils avant d'hausser les épaules et de lâcher le flingue qui rebondit sur le canapé. Il la regarde, mi-amusé, mi-consterné. Mon père a son propre emploi du temps. Je me demande parfois si elle se rappelle que je vis chez lui ? Il dévisage Holly de la tête aux pieds. Merde, elle est canon. Elancée, parfaitement habillée, regard charbonneux. Il avale une large gorgée de son whisky. Il ne se rappelle pas de la dernière fois qu'il l'a vu mais une chose est sûre, elle n'est pas aussi belle. Il l'observe se servir un verre de whisky. T'es pas majeure, si ? Elle sourit avec arrogance. Tu vas me dénoncer à mon père ? Me donner la fessée ? Ok, son sourire en dit long sur ses intentions. Il essaie de ne pas regarder son décolleté parce que ce serait vraiment mal mais Gerry peut voir en quelques secondes ce qu'il était il y a des années de ça. Je croyais que t'étais marié ? Divorcé Et prêt à recommencer ses conneries d'autres fois. Le soir même, il la met dans son lit.