elle a toujours été une petite fille dissipée. + elle adore les chats. + elle fume comme un pompier, boit et se drogue en soirées. + sa mère est morte quand elle avait seize ans. + elle a fugué. + elle s'est déjà fait arrêter par la police. + elle vit chez son cousin. + elle adore la danse. + elle rêve de faire le tour du monde. + elle vit de relations d'un soir pourtant au fond, elle aimerait compter pour quelqu'un. + elle a déjà tué un poisson rouge. + elle a une boîte avec tous ses trésors de gamine qu'elle garde précieusement. + elle sarcastique à envoyer des piques à tout va mais elle sait se défendre avec ses poings également. + elle ne pleure jamais en public. + elle adore les séries américaines. + elle aime se moquer des couples dans la rue. + c'est une vraie rebelle dans l'âme. + elle a plusieurs tatouages. + elle a une tendance à l'autodestruction (elle n'est pas suicidaire non plus hein) et à la destruction tout court, ne vous attachez jamais à elle. + au fond, elle a encore une âme d'enfant, sauf qu'elle fait tout pour la protéger. + elle a changé de prénom (elle a pris son deuxième) parce qu'il lui rappelait trop son passé.

que pensez-vous de la légende? y croyez-vous? la légende... je n'en avais pas entendu parlé avant d'avoir passé une semaine ici et pour ainsi dire, j'en ai rien à foutre. qu'elle existe ou non, de toutes les façons je ne crois plus en l'amour. je n'y ai sans doute jamais cru d'ailleurs. alors ça m'amuse de voir les gens s'inquiéter pour ça, parce qu'au final, ce n'est qu'une légende. parlez-nous de votre vie sentimentale, de manière générale. les sentiments, je n'y crois pas. je préfère passer une bonne nuit avec un mec que je ne recroiserais jamais. vivre sans conséquence, c'est ma devise. je ne me prends pas la tête avec ce genre de choses. j'ai déjà vu ce que les sentiments pouvaient faire, il est hors de question que je laisse quelqu'un m'atteindre ainsi. êtes-vous plus du genre fêtard ou flemmard? fêtard bien évidemment. je travaille dans un bar, le reste du temps je le passe en soirées voire même en boîte. je passe mon temps à sortir, je profite de la vie, je suis jeune quoi. et je ne suis pas trop du style à rester enfermée dans ma chambre sur mon ordi ou pire, en train de travailler. voir des couples heureux, ça vous fait quoi? pfff qu'est-ce que vous voulez que ça me fasse ? je passe mon temps à les critiquer, parce qu'ils sont niais, parce qu'ils sont ridicules. même si au fond, peut être que j'aimerais être à leur place. mais ça, jamais je ne l'avouerais. pensez-vous que la malédiction à joué sur votre vie sentimentale? ma vie sentimentale est déjà inexistante alors malédiction ou non, elle ne risque pas de jouer sur ma vie sentimentale. à part si elle fait disparaître durex. vous imaginez le drame ?

✩ good to know you
Je comprends pas pourquoi les papas et les mamans sont si peu intelligents. Bah oui, ils devraient comprendre eux, puisqu'ils sont de "grandes" personnes, que c'était essentiel pour moi de sauver Maurice. Le pauvre petit poisson, à force de rester dans l'eau comme ça il allait se noyer ! J'ai vu la détresse dans son regard moi, alors je l'ai aidé. Normal. Mais Mme Werner la voisine d'à côté qui nous avait invités n'a pas trop apprécié et du coup je suis punie de sortie pendant un jour. UN JOUR vous vous rendez compte ? J'avais l'impression d'être ce pauvre Maurice à tourner en rond dans ma chambre. J'étais en train d'essayer d'apprendre à voler en sautant de mon lit quand j'entendis quelques coups tapés à la fenêtre. Je relevai la tête et vis Camille. Il est gentil Camille. C'est le fils des voisins. Pas de Mme Werner hein, elle elle vivait avec ses vingt-quatre chats. Il me fis un petit coucou de la main, avec son sourire. Je l'aimais son sourire vous savez. Je me dirigeai vers la fenêtre et l'ouvris légèrement. Qu'est-ce que tu fais là ?, chuchotai-je. Toujours avec cet air espiègle, il me répondit. Je viens te sauver. Comme Maurice, je m'étais dis. Mon sourire s'agrandit et j'ouvris plus largement la fenêtre. Je me saisis de mon sac à dos, toujours près en cas de crise, puis je passais par dessus la fenêtre. Heureusement que ma chambre était au rez-de-chaussée. Bon, maintenant faut qu'on se cache parce que maman et papa vont pas être contents s'ils me voient dehors. Camille acquiesça puis, sans bruit, nous nous dirigeâmes vers la clôture entre nos deux maisons. Il y avait ces deux planches de bois là, cassées. Papa arrêtait pas de dire qu'il allait les réparer mais, heureusement, il ne le faisait jamais. Ça nous permettait de nous voir en cachette avec Camille. C'était notre passage secret à nous. Je me faufilais donc entre les lattes et Camille me suivit. Il m'entraîna ensuite vers l'arrière de son jardin. Il était riche Camille, il avait un grand jardin avec plein de cachettes trop cools. On s'était adossé à un grand arbre, caché derrière des fourrés. J'avais posé ma tête sur son épaule. On était bien. On sera toujours là l'un pour l'autre hein ? Promis. C'était mon meilleur ami Camille. Maman disait que je faisais toujours des bêtises avec lui mais moi je n'étais pas d'accord. On s'amusait c'est tout. On faisait rien de mal. J'ai une idée. Sur ces mots il se leva et s'en alla, disparaissant pendant cinq bonnes minutes. Quand il revint enfin il tenait dans ses mains une boîte en métal. Il avait aussi un couteau de cuisine. Je fronçais les sourcils, ne sachant pas vraiment ce qu'il comptait faire avec ça. Il posa d'abord la boîte sur le sol puis commença à entailler le tronc de l'arbre derrière moi. Mais qu'est-ce que tu fais ? J'étais tout simplement choquée. Il souffre le pauvre. Il sourit en levant les yeux au ciel. Mais non. Il nous aide juste à prouver au monde que notre amitié est éternelle. Je souris à mon tour. Sur le tronc était gravé "P & C". Je fis un gros câlin à Camille en le serrant fort. Il rigola un peu, puis se baissa, me montrant la boîte. J'ai apporté mes trésors. Il ouvrit la boîte et je pu voir ce qu'elle contenait : des papiers de bonbon, un dessin, avec au dos un poème qu'on avait écrit tous les deux, un pendentif en forme de crucifix (sa famille était pratiquante), un autocollant cars et sa peluche Jiggy. C'était un tigre. Tu veux en faire quoi ? Je veux que tu mettes les tiens dedans aussi. Je réfléchis deux secondes avant d'ouvrir mon sac à dos. J'en sortis un crayon rose, un bracelet aux perles multicolores, une photo du Père Noël - parce que moi je l'ai vu en vrai vous voyez - et un coquillage. Je mis le tout dans la boîte que Camille referma ensuite. Il commença à creuser dans le sol près de l'arbre et le l'aidais. On cacha enfin la boîte dans le trou que l'on recouvrit de terre avant de s'asseoir dessus. On rigolait beaucoup avec lui. Swann ! Je levais les yeux au ciel. Papa m'avait retrouvée. Il était vraiment pas drôle celui-là. Il était tout rouge et avait pas l'air content du tout. Tu es toute sale en plus ! Qu'est-ce que vous avez fait ? La maman de Camille arriva derrière lui mais elle affichait un petit sourire amusé. Alors moi, j'ai ris... et je n'aurais pas dû. La gifle laissa une marque rouge sur ma joue et je me mis à pleurer. Il me prit par le bras et me tira dans le jardin. Cette fois tu es punie pour toute la semaine et gare à toi si je te retrouve hors de ta chambre. J'étais toute triste. Je pourrais pas voir Camille pendant une semaine. Pourtant on faisait rien de mal lui et moi. On voulait juste s'amuser.

Le silence. La maison était baignée dans le silence le plus profond. Pourtant, il n'était que dix-huit heures. La joie et la vie devraient être palpables, on devrait entendre la télé en bas, sentir les bonnes odeurs venant de la cuisine. Or il n'y avait plus rien. Pas un bruit, pas une odeur. Et pour cause. Maman est morte. On revenait de l'enterrement, papa et moi. Lui était resté dans le salon, moi j'étais dans ma chambre. Sans un mot. Le silence. Aucun de nous deux n'avait pleuré. Pourtant Dieu sait à quel point j'en avais envie. Ma maman. Mais je sais pas, rien ne me venait. J'avais juste cette boule dans le ventre et se gros vide à la place du coeur. J'entendis les pas lourds de mon père monter les escaliers. Je ne bougeai pas, restant ainsi assise en tailleur sur mon lit. La porte s'ouvrit, je restai impassible. Je ne le regardais pas. Je faisais comme s'il n'était pas là. De toute façon, il n'existait plus à mes yeux. Parle-moi. Silence. Toujours le silence. Bon sang Swann parle-moi ! Ce n'est pas de ma faute si... Bien sûr que c'est de ta faute. Je le regardai enfin, mes yeux le transperçant comme des éclairs. Tu lui as brisé le coeur. Tu n'es qu'un connard. Le visage de mon père passa de la détresse à la colère. Il ne supportait pas quand je lui manquais de respect. Dommage, ça m'arrivait souvent. Mais comment pardonner à un homme qui a trompé la femme que j'aimais le plus au monde, ma mère ? Elle était partie de la maison, à cause de lui, trois jour plus tôt. Elle pleurait, elle allait mal. Lui n'avait même pas essayé de la retenir. Lâche. Et elle avait eu un accident. Sa voiture avait quitté la route pour venir percuter un arbre. Elle était morte sur le coup. Et je ne pouvais m'empêcher d'éprouver le la rancoeur envers mon paternel, avec qui je n'avais jamais été proche de toutes les façons. Je ne te permets pas... Il s'arrêta dans sa phrase, coupé par un joli doigt que je lui faisais. Abrège les conneries papa. Le coup d'une rare violence atteint mon visage. En plein sur l'oeil. Je l'aimais ! J'eus un rictus mauvais et provocateur. Le deuxième coup arriva. Puis un troisième, dans les côtes. J'avais mal. Alors je le repoussais violemment, de toutes mes forces. Je te déteste !, lui crachais-je à la figure. Je ne sais pas si c'est la douleur, la violence ou bien son regard dénué de sentiments, mais je finis par craquer. Les larmes commencèrent à couler le long de mon visage rougis. Mes yeux, trop maquillés, trop noirs, laissèrent de longues marques noires sur mes joues. Mon père sortit de ma chambre, probablement choqué de ce qu'il venait de faire, mais encore énervé j'en étais sûre. Il claqua la porte derrière lui. Moi, je n'attendis pas plus longtemps pour faire ma valise. J'y mettais tous les habits que je pouvais, mes affaires de cours, ma trousse de toilette, puis je pris mon sac à main, avec mon portable, mon passeport et tout mon argent en liquide. J'avais seize ans, je pouvais partir. Il ne chercherait pas à me retrouver de toute façon. La nuit avait finit par tomber et je passais par la fenêtre de ma chambre. Je fuguais. J'avais l'impression d'être une de ces idiotes prépubères qui ne comprenaient pas pourquoi papa/maman refusaient de les laisser aller à des soirées underground. Mais c'était différent. Je refusais de vivre avec lui. Je refusais qu'il lève une nouvelle fois la main sur moi. Dans la rue, je passais devant la maison de Camille. L'ancienne maison du moins. Lui et sa famille étaient partis cinq ans plus tôt. Je n'avais plus de nouvelles depuis. Mon coeur se serra en pensant à lui. Il me manquait tellement. Prise d'une pulsion soudaine, je passais par dessus le grillage. La maison était en vente et ne trouvait pas preneur de toutes les façons. Je me dirigeais vers l'arrière du jardin, un endroit que je connaissais bien pour y avoir passé mes étés avec Camille. Je retrouvais l'arbre et je me mis aussitôt à creuser à ses pieds. La boîte était toujours là... Je me laissais tomber à côté du trou, recommençant à pleurer. Je serrais la boîte contre moi, tant pis si elle était pleine de terre. J'étais seule et je ne savais pas quoi faire.

Killian commençait sérieusement à me taper sur les nerfs. Il était trop protecteur, il avait peur pour moi je le savais. Et au fond, je trouvais ça mignon d'avoir un cousin qui tient à moi. Mais j'étais indépendante, et j'avais pour habitude de faire ce qui me plaisait. Ne va pas à cette soirée Pandora... Je levais les yeux au ciel. Ce devait être la cinquième fois qu'il me demandait ça dans la journée. T'es plutôt mal placé pour me dire ça. En effet, mon cousin était tout aussi fêtard que moi. Justement, je sais ce qui se passe dans ces soirées. Je terminais de préparer mon sac et le mettais sur mon épaule. T'es pas mon père. Il ne répondit pas et se contenta de soupirer. Je l'embrassais tendrement sur la joue avant de sortir de l'appartement. Je n'avais pas besoin de prendre un quelconque moyen de transport puisque la fête se déroulait dans le quartier, alors je me contentais de marcher jusqu'au lieu de rendez-vous. Une fois arrivée, mes tympans furent rapidement agressés par la musique dubstep poussée à fond. Les gens dansaient, verre à la main, les corps se mêlaient. J'étais enfin dans mon élément. Je m'aventurais au milieu des danseurs, vers le comptoir. Je me commandais un verre de mojito puis je m'éloignais, rejoignant un groupe qui faisait tourner un joint. On allait commencer doucement ce soir. Je m'installais parmi eux, le mec à ma droite me tendit le joint. Tu veux ? Je saisis ce qu'il me donnait et je lui jetais un bref regard. Merci. Il avait de magnifiques yeux bleus, pétillants de malice. Une dégaine de mec qui s'en fout de tout, tatoué, rebelle. Puis son regard croisa enfin le mien. Il avait changé... Camille.