my thoughts are stars I cannot fathom
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Une nouvelle journée débutait et j’étais tout en vie. Je respirais, mes poumons parvenaient encore à faire leur travail, mais j’étais épuisée… Epuisée de vivre ainsi, et de ne pas pouvoir vivre ma vie comme je le voulais. Mes yeux s’ouvrirent sur un plafond bien trop blanc, et je n’entendais que les vrombissements de mon générateur à oxygène. Tout était calme, bien trop calme. Un calme qui me faisait terriblement peur. Cela aurait dû faire 4 mois que j’aurais dû être aux côtés de Mason, 4 mois dans l’oubli à cause de ce cancer qui me ronge de l’intérieur. Par sa faute, je ne pouvais vivre avec l’homme que j’aime, il avait bousillé ma vie, et il continuait en m’infligeant les pires douleurs… Il me privait d’air, d’oxygène et surtout me rendais laide. La chimiothérapie c’est l’horreur, un produit qui terrasse tout sur votre passage, il vous approche un peu plus de la mort à mesure qu’il entre dans vos veines. Il n’a qu’un bénéfice : Essayer de vous guérir. Avec la Chimio, j’avais perdu une dizaine de kilos, j’avais perdu le goût des aliments, mais aussi toute trace de beauté. Mon teint était devenue grisâtre, le rose de mes joues s’était envolé, mais j’avais surtout perdue en vitalité… Chaque jour durant, j’étais de plus en plus fatiguée, et je ne parvenais plus à contrôler mon sommeil. Ma vie s’éteignait chaque jour durant, mais je m’évertuais à « vivre comme tout le monde ». Et aujourd’hui allait être un de ses jours. Je me levais difficilement de mon lit, pris quelques affaires pour me doucher, et me rendit dans la salle de bain pour me rendre présentable. Je gardais les lunettes à Oxygène le plus longtemps possible, afin de pouvoir tenir la journée. Mais certains jours étaient plus dures que d’autres, j’espérais qu’aujourd’hui la maladie allait me ficher la paix.

J’avais un teint cadavérique ce matin, des cernes de dix kilomètres sous les yeux, et je savais d’avance qu’il m’allait être impossible de camoufler tout ça. Puis de toute façon j’avais déjà renoncé à être « belle » depuis longtemps. J’expédiais ma douche, enfilais une jolie petite robe blanche d’été, des sandales associés, et tentais en vain de me maquiller un peu. Quelque chose de léger. Je coiffais mes cheveux courts à mon habitude : plaqué sur les côtés mais tout décoiffer à l’arrière, et pris mon sac d’urgence. Il était grand et surtout il contenait une mini bonbonne d’oxygène, au cas où… Mes livres de cours et mes cahiers, et j’étais partie en direction du campus, à pied, prenant bien mon temps… Arrivée devant la salle de cours, j’étais épuisée. En tant normale, j’attendais Mason devant la porte, mais ce matin je m’en sentais totalement incapable. Ma respiration était hachurée, discontinue, et je m’évertuais à imposer à mes poumons un rythme normal pour affoler personne… Et encore moins Mason. Je sortais alors mon livre à la page de la veille, mon bloc note, et attendais l’arrivée de Mason. Il était ma bouffée manquante d’oxygène, une part de moi-même… Et il m’avait affreusement manqué. Je me retournais alors vers la porte, et quand je croisais son regard, mon cœur s’affolait, mon sourire grandissait : J’étais enfin complète et surtout, je ne me sentais plus malade désormais.

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Une sensation de chaleur sur le visage. De la lumière transperçant la protection que ses paupières offraient à ses yeux. Il n'en fallu pas plus à Mason pour comprendre qu'il était temps de se lever. Le jeune homme se tourna dans son lit afin de tourner le dos au soleil qui le dérangeait maintenant plus qu'autre chose. Un long soupire s'échappa des lèvres du jeune étudiant, il n'avait pas tellement envie de se lever ce matin, pour la simple et bonne raison qu'il savait parfaitement comment cette journée allait se dérouler. Des semaines qu'Hazel n'était plus la même, et ce sentiment commençait à le peser cruellement. Il avait pourtant essayé de lui en parler, de lui demander si quelque chose n'allait pas pour elle, ou pour eux, mais il s'était heurté à un mur à chaque fois. Son excuse favorite ? « Je suis simplement fatiguée, mais ça va chéri. » Le soucis étant qu'il commençait à la trouver un peu trop souvent fatiguée. Mason avait cessé de croire au fait que ça lui passerait, le fait est que ça ne lui passe pas, bien au contraire. Il sent que sa petite-amie lui échappe, et ça le détruit à petit feu. Hazel est absolument tout pour lui, il ne se voit pas vivre sans elle, alors qu'elle va être la finalité de tout ça ? Est-ce elle qui se détache de lui ? Il n'ose même pas l'imaginer.

Mason se décida finalement à se lever pour aller prendre une bonne douche, histoire de se réveiller, et surtout de sortir de telles images de son esprit. Hazel ne s’éloignerait pas, il ne pouvait pas se résoudre à laisser ça se produire, ça n'arriverait pas. Mais évidemment, son moment de tranquillité ne s'éternisa pas, comme chaque matin. Lucy tambourinait déjà à la porte de la salle de bain depuis 5 bonnes minutes. « Mason ! T'es encore plus long que Dimitri ! Sors de là ! » 20 ans seulement, et déjà aussi pénible qu'une grand-mère de 90 ans. Mason laissa échapper un léger soupire avant de sortir de la douche et s'enrouler une serviette autour de la taille. Il s'approcha de la porte et l'ouvrit brusquement sur une jeune femme blonde, les cheveux en bataille et les yeux cernés de maquillage noir. « Tu peux attendre encore deux minutes le temps que je m'habille ? A moins que tu ne veuille venir en même temps que moi, mais je sais pas si tu veux garder ce genre d'image de moi tout le long de ta vie. » Sa réponse ? Une grognement sourd. Visiblement, elle était plutôt d'accord avec lui. Mason referma la porte derrière lui pour finir de se préparer afin de se rendre à la fac.

8h05. Mason était en retard pour son premier cours de médecine vétérinaire. Il avait commençait ses études depuis 2 ans maintenant, et il en était toujours aussi content. Il ne se voyait pas devenir vétérinaire 5 ans en arrière, le destin en avait visiblement décidé autrement, et sa persévérance avait payé, le jeune homme avait réussi à s'offrir un avenir digne de ce nom, pour la plus grande fierté de sa famille. Même Dimitri lui avait plusieurs fois parlé du fait qu'il était fier que son frère prenne cette voie, et compte tenu de la relation des deux frères, c'est exploit qu'il fasse preuve d'une telle gentillesse envers son jumeau. Tous les deux ont toujours eu une relation particulièrement conflictuelle, malgré le fait qu'ils soient toujours là l'un pour l'autre, ça ne les empêches pas d'avoir envie de s'étriper tous les jours que dieu fait. Enfin bref.
Mason gara sa voiture au parking réservé aux étudiants, il ne prit pas vraiment le temps de se trouver une place correcte, et de toute façon, les autres ne le prenaient pas vraiment non plus, alors autant faire comme tous le monde. Mason attrapa son sac en bandoulière et se dirigea vers sa salle de cours d'un pas rapide, il savait qu'Hazel devait déjà l'attendre depuis un petit moment.

Et il avait eu raison. En entrant dans la salle, il repéra immédiatement Hazel, assise à leur table habituelle. Mason se dirigea vers elle, laissant apparaître un léger sourire au coin de ses lèvres. Mason n'était pas aveugle, et il a très bien vu l'air de sa copine, ce visage fatigué. Elle l'avait assez souvent, mais aujourd'hui, c'était pire que d'habitude. Mason s'approcha d'elle et déposa un léger baiser sur ses lèvres. « Je suis à la bourre, désolé, ça va ma puce ? » Il était presque sûr de déjà connaître sa réponse, mais malgré ça, il ne parviendrait pas à enlever l'air inquiet qui venait d’apparaître sur son visage. La voir comme lui déchirait le cœur, mais il la laisserait lui parler, il ne voulait surtout pas la brusquer plus que nécessaire.

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Il y a des jours comme ça où vous avez envie de révéler les secrets les plus sombres de votre vie, à l’élu de votre cœur. Ça me bouffait de l’intérieur aujourd’hui de tout lui dire, j’avais envie de lui crier que la vie me désertais un peu plus chaque jour, que j’allais peut-être mourir… Mais je savais qu’en larguant une telle bombe, il allait être malheureux, il allait même peut être pleuré, et je me refusais de le voir ainsi. Je me refusais à être la source de sa peine, il comptait tellement à mes yeux, que je n’avais qu’une envie c’était de le rendre heureux. Et lui infliger ma maladie était donc exclu… Mais un jour où l’autre il le saurait, et peut être pas de la meilleure des façons. Mais lorsqu’il entrait dans la pièce, mon cœur s’est illuminé, tout comme mon sourire et mon visage. J’étais rassurée de le voir là, à mes côtés, de le voir encore et toujours. Je ne me lassais pas du tout de sa présence, bien au contraire, il était celui pour qui je me battais chaque jour. Il déposait un baiser sur mes lèvres, et j’attendis qu’il s’assied à mes côtés pour poser ma tête sur son épaule, lui souriant tendrement, oubliant la douleur de mes poumons sans oxygène, oubliant même ma fatigue, j’étais heureuse de le voir tout simplement. Il était celui qui guérissait mes blessures.

« - Ce n’est pas grave, je suis contente de te voir Mason ! Tu m’as manqué ! »

Je déposais un baiser sur sa joue, respirant son odeur à plein poumon, difficilement. Mais mon dieu que j’aimais son odeur. Son odeur si masculine et pourtant si douce. Elle me faisait fondre depuis plus de deux ans maintenant, et je ne m’en lassais pas. Je me mordais la lèvre à sa question, mais compris qu’il portait son masque d’inquiétude sur le visage. Il était cerné, il avait même la ride du Lion, signe qu’il n’attendait que la vérité, que je lui dise les choses mais j’en étais incapable. Ma respiration était rapide, saccadée, mes poumons m’hurlant de leur donner de l’oxygène. Non je n’ai pas le droit pas maintenant…

« - Je suis fatiguée, mais ça va ! Et toi mon prince ? »

Un énième mensonge, je ne n’arrivais pas à dire les choses, en même temps comment le dire qu’on est malade à en crever hein ? Je me mordais la lèvre, et lui fis un sourire, descendant mon regard sur mon cahier face à moi. Je devais être affreuse, mais qu’importe, je me battais contre cette maladie. Le professeur se mis à parler et je murmurais à Mason doucement…

« - ça te dirais d’aller au centre équestre après les cours, histoire de prendre l’air et de profiter d’un moment à deux dans les prés ? Juste toi et moi… »

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« - Ce n’est pas grave, je suis contente de te voir Mason ! Tu m’as manqué ! »  Mason prit quelques secondes pour poser son regard sur la belle en face de lui, qu'est-ce qu'elle a changée en peu de temps. Un léger sourire se dessina au coin de ses lèvres, alors qu'il ouvrit la ouvrit la bouche pour donner une réponse aux paroles d'Hazel. « Toi aussi, tu m'as manqué. » Il aurait aimé apporté plus d'enthousiasme à sa réponse, mais il ne pouvait pas s'empêcher de penser à la réponse qui allait suivre, parce qu'elle était toujours la même depuis plusieurs mois. « - Je suis fatiguée, mais ça va ! Et toi mon prince ? » Un mensonge, encore un. Peu de personne ne le remarquerai sûrement, mais Mason connaissait assez Hazel pour savoir qu'elle lui mentait, et sa réaction ne faisait que lui confirmer, elle fuyait son regard à chaque fois. Hazel reporta son attention sur son cahier sans attendre la réponse de son petit-ami, mais elle ne possédait plus ses long cheveux blond pour masquer ses joues empourprées par son mensonge envers l'homme qu'elle aime. Ses cheveux étaient courts depuis quelques temps, et même si cette coiffure lui va à ravir, Mason ne peut pas s'empêcher d'avoir envie de la retrouver avec ses cheveux longs, parce que quand sa coiffure à changer, sa personnalité également. Cet espoir est peut-être naïf, mais la retrouver physiquement, lui fera peut-être la retrouver mentalement. « Ça va aussi. » La réponse fut rapide, mais il n'avait pas tellement plus à dire. Son inquiétude était lisible sur son visage à des kilomètres à la ronde, tous le monde l'aurait remarqué, elle bien plus que les autres.

Mason sortit ses affaires de son sac, et ouvrit son cahier à une page vierge. Il ne lui en restait d'ailleurs plus beaucoup, il allait devoir songé à faire un saut au supermarché pour s'en racheter un. Enfin, encore faudrait-il qu'il y pense, parce qu'actuellement, son cahier est réellement la cadet de ses soucis.
Le professeur commença son cours, Mason détestait ce mec, sa voix soporifique et son caractère de cochon le rendait fou, il avait envie de l'étrangler à chaque fois qu'il ouvrait la bouche. C'est à ce moment qu'il sentit un mouvement sur sa gauche, Hazel se penchait vers lui, et si il crut d'abord à un geste d'affection, il fini par entendre son chuchotement à son oreille. « - ça te dirais d’aller au centre équestre après les cours, histoire de prendre l’air et de profiter d’un moment à deux dans les prés ? Juste toi et moi… » Mason tourna la tête vers sa belle, cela faisait bien des semaines que tous les deux n'avaient pas eu un réel moment d'intimité. Même si il était surpris par cette demande, il ne peut réprimer un large sourire, laissant apparaître ses dents blanches. « Avec plaisir, ça fait un moment qu'on est pas un peu sorti, ça nous fera du bien. » Mason termina sa phrase en lui déposant un baiser sur la joue, il se languissait déjà ce moment dans les prés.
La jeune homme reporta son attention sur le cours, non sans une marque d'affection pour sa petite-amie. Même si son professeur détestait les voir faire ça en cours, Mason posa sa main sur la cuisse d'Hazel, comme si ce contact devenait nécessaire, et ce n'était pas loin d'être le cas. Elle lui manquait, Hazel, la jeune femme maladroite sur son vélo, toutes ces petites choses qui font d'elle la femme qu'il aime lui manque cruellement.

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Tous ces mensonges m'épuisaient, j'étais lassée de lui mentir sans cesse, et je percevais dans son regard qu'il savait. Qu'il savait que je mentais. Mais je le faisais pour son bien, je refusais qu'il souffre, et je le protégerais, quoi qu'il m'en coûte. Il semblait fatigué, comme si le sommeil l'avait déserté depuis longtemps, comme si... Il s’inquiétait pour moi. Et je savais qu'il s'inquiétait. Il avait remarqué tous ces changements en moi : mes cheveux courts, mon amaigrissement, mes sorties différés... Il avait tout remarqué, mais comme toujours, il n'avait rien dit. Et il respectait mon choix, sans jamais rien dire... Je lui avais manqué, et je lisais dans son regard que je lui manquais... Que j'étais stupide d'agir ainsi avec lui... Je m'en voulais affreusement, mais s'il savait... Il serait tellement malheureux. Lui aussi mentait bien... Mais je ne relevais pas à mon tour... Il n'y avait plus rien à redire...

Je le vis gribouiller les mots du professeur, il semblait totalement ailleurs. De plus je connaissais son aversion total à cet homme. Je savais à quel point il ne l'aimait pas, si bien que de le déranger durant ce cours, avec une telle proposition n'allait pas le gêner. Je vis son sourire illuminer son visage quand il entendit mes mots, et je crus même à un instant qu'il allait me sauter au cou... Qu'il était beau ainsi, mon cœur se mit à palpiter dans ma poitrine, et je pris conscience de mon amour pour lui. Il acceptait mon invitation accompagné d'un baiser sur ma joue, et je plongeais mon regard dans le sien, lui avouant tout haut, ce que je pensais tout bas.

"- Je t'aime Mason. N'en doute jamais.

Il posait sa main sur ma cuisse, puis je pris sa main dans la mienne, nouant nos doigts. Je n'ai plus rien ajouté durant le cours, laissant le professeur nous enseigner l'art de soigner les animaux durant son heure de cours. La sonnerie retentissait, sonnant pour nous la fin d'un calvaire, mais aussi le début d'un doux moment. Je rangeais mes affaires, et attendait que Mason eu terminé pour le prendre par la main, et marcher tranquillement vers la sortie, ma main dans la sienne, ma tête sur son épaule... J'avais envie d'être "Normale" pour une fois, et j'optais donc pour marcher à pied jusqu'au centre qui n'était qu'à Deux kilomètres de l'université. Même si ce choix n'était pas judicieux, je me devais de le faire pour Mason. Et j'allais le faire, à mon rythme... Je me mordais la lèvre, puis le regardais tendrement...

"- Je suis désolée Mason, désolée de te faire subir tout ça..."

Pour la première fois j'étais plus que sincère avec lui. Et je me devais de m'excuser.