✩ est l'aînée de trois enfants. sa soeur alma n'est sa cadette que de deux ans tandis que le petit dernier entame la vingtaine. ses cadets, vous y touchez, c'est fini pour vous. ils sont ses 'bébés', surtout son frère. il est un peu comme elle. alors qu'alma, elle, elle est plus terre à terre. plus caractérielle aussi. plus fille dans le 'mauvais' sens du terme. celui qui ne qualifie pas nola en fait. mais malgré leurs fréquentes disputes -car oui, c'est souvent la guerre-, sa soeur c'est sa vie. elle pourrait, et n'hésiterait pas, à mourir pour eux.

✩ oh the journey's been long, i've learned and i've lost on the way
ses valises posées sur le trottoir, nola inspira un grand coup l'air glacé. ça la changeait du texas et de son aridité. au fond, ça lui manquait déjà. mais elle n'avait connu presque que ça, le sud des états-unis. l'aridité aussi. ce changement d'air lui était donc indispensable. elle restait comme bloquée, là-bas. elle était un vieux disque rayé. toujours à faire les mêmes choses. tel un robot. elle n'avançait pas. le texas était synonyme de passé. et il n'était pas beau alors pourquoi vivre enfermé à l'intérieur et le revivre à chaque pas ? nola scruta les alentours. c'était calme. elle voyait l'attrait qu'un tel endroit pouvait avoir. elle était déjà sous le charme. c'était étrange. peut-être que cela lui servirait dans ses recherches. tout amour est maudit sauf celui qu'on ressent pour l'île. ouais, c'était insensé. mais elle était fatiguée. elle avait conduit pendant tout le voyage, son compagnon étant un lapin. pas génial, le copilote. mais il était à elle. c'était ce qui se rapprochait le plus de l'amour de sa vie. comme c'était désolant. tu vas voir, on va se plaire ici kitkat. kitty de son vrai nom. quel choix étrange pour un 'rongeur'. toujours aussi bizarre, noll. étonnant qu'ils t'aient laissés sortir. ils. bon dieu, elle commençait fort. et avec délicatesse en plus de cela. c'était de l'alma tout craché. mais elle l'aimait tant, sa soeur. elle qui se déplaçait sans bruit. nola ne l'avait même pas entendu arriver. elle avait dû la guetter. heureusement que tu es contente de me voir. son sourire en disait long. ça faisait trop longtemps qu'elles ne s'étaient pas vues. trop, trop, trop. nola aurait bien rejoué une de ces fameuses scènes du roi lion, mais ... non. les voisins. elle ne voulait pas se faire cataloguer dès son arrivée. vivre dans un immeuble. c'était bizarre. différent. nola n'avait jamais eu de vrais voisins. ouais, c'était une fille privilégiée. une gosse de riches. le vent entortillait ses cheveux et fouettait son visage. c'était vraiment différent. la pluie ne tarderait pas à tomber, c'était évident. elles devaient se dépêcher. pas le temps pour des retrouvailles larmoyantes. les deux harrington ne se s'y seraient pas adonnées de toute façon. pas le genre de la maison. enfin ... mais c'était une autre histoire. une histoire de plus de soixante-dix heures auparavant. même si techniquement aucune larme n'avait été versée. elle en avait eu envie pourtant, nola. ce n'était pas cela qui manquait. elle avait choisi de rester forte pour lui. mais elle l'avait peut-être imaginé plus faible et fragile qu'il ne l'était. peut-être n'en avait-il eu rien eu à faire de son départ.  il était certes content pour elle, elle était contente pour elle aussi. bien que son coeur se soit brisé, de le laisser tout seul. car il l'était, elle le savait. et pas le genre de solitude qu'on recherche, celle qu'on ressent malgré soi. qui nous déchire de l'intérieur. nola ne connaissait que trop bien cela. alors quand elle avait plongé ses grands yeux bleus dans les siens, elle avait su. vu. compris. parce que cette lueur, ce feu qui s’éteint, elle l'avait déjà vu avant. dans le miroir.