J’aime la pâtisserie, j’aime à la fois cuisiner les gâteaux et les manger. J’adore les animaux, tout particulièrement les chiens, si j’avais un plus grand appartement, je prendrais un chien, peut-être même deux ! Je n’aime pas cette putain de béquille qui m’accompagne tous les jours, ce fardeau qui a fait changer le regard des gens sur moi, avant j’étais une jeune-femme mignonne, élégante, maintenant je suis une jeune-femme malchanceuse, qui marche comme une vieille avec sa canne. Je n’aime pas les gens qui me regardent avec un air de pitié. Je n’aime pas manger salé. Je déteste les télé-réalités. Je ne vais jamais au coiffeur, je me coupe moi-même les cheveux depuis mes 16 ans. Je me suis percée le nombril pour mes 18 ans. J’adore l’odeur de la bougie qu’on éteint, ça sent ‘‘l’anniversaire’’. Il m’arrive souvent de lire de grands classiques malgré la musique à fond. Je bois du soda du matin au soir, j’ai beaucoup de mal à boire de l’eau. Dans un yaourt à sucrer je mets tellement de sucre que ça grince sous mes dents. Depuis ma difficulté pour marcher je me refuse d’avoir un quelconque petit ami.

que pensez-vous de la légende? y croyez-vous?Une légende ça reste une légende, je n’y crois pas, en fait je ne m’y suis pas réellement penchée, c’est surtout que je m’en fiche royalement, j’ai d’autres choses à faire de ma vie que de m’intéresser à des légendes, et tout le monde devrait en faire autant croyez-moi. parlez-nous de votre vie sentimentale, de manière générale. je ne dirais pas catastrophique mais presque, il y a plusieurs année j'aurais dis qu’elle était banale, que je n’avais pas à m’en plaindre. Maintenant, je l’a qualifierais de désertique, et je sais également que j’en suis responsable. J’ai énormément de mal à faire confiance, aux autres, déjà que je n’ai pas une grande confiance en moi alors pourquoi faire confiance aux autres ? Il vaut mieux être seule que mal accompagnée. êtes-vous plus du genre fêtard ou flemmard? Il y a plusieurs années j’aurais peut-être dis fêtard, même si ce n’était que les week-ends, et encore, je ne faisais pas la fête jusqu'à huit heures du matin. Maintenant je dirais plutôt flemmard, c’est dans mon appartement où je me sens le mieux. les boites, très peu pour moi maintenant. voir des couples heureux, ça vous fait quoi? bien que ce soit entièrement de ma faute si je suis seule, je dois avouer que quelques fois, j’envie leur bonheur, le fait d’avoir trouvé la personne avec qui tu partageras tout et qui ne te jugeras jamais. Donc j'avoue quelques fois quand je vois des couples se faire des papouilles je les insulte dans ma tête. pensez-vous que la malédiction a joué sur votre vie sentimentale? étant donné que je fiche de cette fameuse légende, elle n’est en aucun cas responsable de ma vie sentimentale actuelle, c’est moi-même qui ai posé des barrières autour de moi et non pas cette légende. Les gens qui font leur vie par rapport à cette légende sont surement fêlés.

✩ good to know you

Ryan, c’est mon prénom. Certes je suis une fille et je porte un nom de garçon, et alors ? Il faut voir ça avec le radiologue qui a suivi ma mère lorsqu'elle était enceinte de moi. Lors de l’échographie du deuxième trimestre ce dernier à affirmer à ma mère qu’elle attendait un garçon, du coup après de longues heures avec mon père ils s’étaient mis d’accord sur un prénom ; Ryan. Sauf que lorsque je suis sortie du ventre de ma mère plusieurs mois plus tard ils se sont rendu compte que le radiologue était totalement à côté de la plaque, et oui j’étais une fille. Et malgré ça mes parents ne se sont pas foulés à trouver un autre prénom, donc je m’appellerais Ryan quand même un point c’est tout.

J’ai eu une enfance des plus simples, fille unique avec des parents présents, je n’avais pas à me plaindre, j’aimais bien l’école et mes résultats le prouvaient. En parallèle j’apprenais la danse classique et le piano, mais c’était surtout mes parents qui m’y poussaient. Les parents redoutent souvent la période de l’adolescence, mais avec moi ils n’ont pas eu vraiment de soucis, je n’étais pas forcement la petite fille coincée, mais même si je pouvais sortir, je respectais toujours mes parents et je ne faisais pas de connerie. La fille idéale ? Je n’irais pas jusque-là quand même.

Au lycée je faisais partie de l’équipe de cheerleaders parce qu’avec le temps j’avais fini par prendre gout à la danse que je pratiquais depuis près de dix ans. J’étais assez populaire et ce serait mentir de dire que je n’aimais pas ça. Assez mignonne, avec les garçons ça marchait assez bien. A seize ans je sortais avec un dénommé Eric plus vieux de moi d’un an, mais toute les choses ont une fin, après plusieurs mois ensembles, il est parti à la faculté et nous nous sommes perdu de vue. Puis à mon tour j’ai quitté le lycée, pleins de rêves en tête, j’avais énormément de mal à me projeter, je voulais apprendre pleins de choses. L’art, la littérature, l’histoire, l’écriture… Tout ce que l’on pouvait mettre dans la catégorie sciences ne me bottait pas plus que ça.

Puis j’ai pris la décision d’étudier pour devenir journaliste. Mes parents me louais un petit studio près du campus, j’avais mon chez moi et c’était tout simplement fabuleux. Le vendredi soir je sortais avec des amis, et on faisait la tournée des bars. La vie était si simple à cette époque. On ne se rend compte qu’on était heureux que lorsqu’il nous arrive une épreuve. Et cette épreuve m’est arrivée lors de ma 19ème année, j’ai commencé à avoir ces douleurs, ces douleurs dans le dos, qui arrivaient jusqu’à mon pied.

A 19ans, tu es comme invincible, mais lorsque tu ne peux plus marcher sans crier, tu te fais une raison. Alors j’ai consulté et l’on m’a dit que j’avais une claudication intermittente neurologique. En clair je ne peux pas marcher sans avoir une terrible douleur dans ma jambe droite, et c’est arrivé comme ça. Je prends des médicaments comme un vieux de 70ans, des antalgiques, des anti-inflammatoires, c’est peut-être moins pire mais la douleur est là. J’ai ma béquille pour m’aider à marcher, comme les vieux avec leur canne, sauf que moi je suis une jeune étudiante à la fac. Suite à ça j’ai rejeté beaucoup de gens, car ils ne comprenaient pas ce que je vivais. Si jamais il y a un danger quelconque je ne suis même pas capable de courir, oui je marche, mais je ne peux pas courir. Mes parents m’ont répété que ce n’était pas grave, qu’au moins je n’étais pas bloquée sur un fauteuil, mais j’ai mal et cette douleur me rend dingue. J’ai arrêté la fac pour prendre des cours chez moi, j’en avais marre de voir le regard des gens, les gens qui te demande toujours si tu veux de l’aide comme si tu n’étais qu’une merde, oui oui une merde. Et les garçons parlons-en, car depuis ça, leur regard à changer, je ne suis plus une fille, je suis une fille et une béquille. Heureusement il y a encore des gens qui me voient comme une personne à part entière. Mais j’ai tout de même encore  du mal à faire confiance, et j’ai du mal à m’attacher.

Maintenant j’ai 22ans, et ma vie j’ai appris à l’accepter. J’essaye de me bouger à sortir, de mener ma petite vie d'avant, même si c'est dur, mais souvent le regard de certaines personnes me remette en place. Là où je me sens le mieux c’est quand même dans mon appartement, assise devant mon ordinateur à écouter la musique à fond. Et depuis six mois je me sens de mieux en mieux devant cet ordinateur. Un soir je me suis inscrite sur un chat, par pur ennui, puis je suis tombée sur lui. La discussion est venue naturellement bizarrement, à vrai dire on a discuté plusieurs semaines sans connaitre le nom de l’un et de l’autre. Je m’attache à lui malgré moi alors que je lui ai fait promettre de ne pas me retrouver sur un quelconque réseau social, de ne pas chercher à me voir, juste échanger tous les soirs sur ce chat. Je pense qu’il m’aime bien, et moi aussi je l’aime bien, bien que je ne sache pas à quoi il ressemble, mais je refuse qu’il me voit et de voir la déception dans son regard…