✩ good to know youLa soirée avait été absolument parfaite du début jusqu'à la fin. Une fois de plus, William avait vu les choses en grand. Il avait emmener Jayka dans l'un des meilleurs restaurant de la ville, il lui avait offert ce coller sûrement hors de prix mais absolument magnifique. Il s’était montré galant, drôle, romantique, attentif... Bref il avait agit en parfait gentleman, sans forcément avoir une raison évidente de le faire. Il n'avait rien à se faire pardonner, du moins à la connaissance de la brune. Non, il était juste parfait. Pendant tout le trajet du retour, la jeune femme n'avait pu s'empêcher de sourire en le regardant, passant de temps en temps sa main dans ses cheveux, alors que lui conduisait pour les ramener jusqu'à la maison qu'ils partageaient depuis bientôt deux ans maintenant. Elle se sentait tellement chanceuse d'avoir croisé son chemin et d'être celle qui avait réussit à prendre une place dans son cœur. Au lycée, il avait été celui que toutes les filles convoitaient, celui que chaque parent voyait comme le gendre idéal et c'est vrai qu'il l'était. William avait aussi ses petits défauts mais Jayka ne les voyait pas, elle ne les avait jamais vraiment vu. Comment est-ce qu'elle avait fait pour attirer son attention ? Encore aujourd'hui la grande brune n'en n'avait aucune idée. Il y avait eu tellement de filles qui lui courrait après, des filles bien plus belles qu'elle, bien plus intéressante, bien plus marrantes et peut être un peu moins banale. Mais non, c'était elle qu'il avait finalement choisis et elle n'allait pas s'en plaindre. Malgré les quelques disputes qu'ils pouvaient avoir, tout devenait un véritable rêve avec lui. Huit années qu'ils étaient ensemble et tout était toujours aussi parfait. Finalement, William s'était arrêter dans l'allée, Jayka s'apprêtait à sortir mais la main de son petit ami vint attraper la sienne, la stoppant en plein mouvement. Il resta cependant silencieux alors qu'elle, fronça les sourcils commençant déjà à s'imaginer tout un tas d'histoire.
« Il y a un problème ? » Se risqua t-elle à demandé après presque une minute de silence entre eux.
« Non, non aucun » Lui répondit-il le plus naturellement du monde, un sourire accroché au visage.
« Ok.. Alors pourquoi on reste là.. ? » dit-elle en riant légèrement et nerveusement.
« C'est pas que je n'aime pas la voiture mais je pense que la maison reste plus confortable » Elle cru discerner un léger rire sur les lèvres de celui qu'elle aimait et pourtant, l'atmosphère lui semblait de plus en plus bizarre. Il semblait vouloir lui dire quelque chose, quelque chose d'important et pourtant il restait muet. Soupira légèrement, elle fit une petite moue boudeuse avant de reprendre, essayant débloquer la situation.
« Cette soirée était parfaite, merci pour tout. » Jayka s'approcha pour aller déposer un baiser sur sa joue, déclenchant enfin une réaction de William.
« Est-ce que tu veux m'épouser ? » avait-il demandé, la regardant enfin droit dans les yeux. C'était loin d'être ce à quoi elle s'attendait et à vrai dire, cette fois ci, c'est elle qui resta muette. La seule chose qu'elle fut capable de sortir après plusieurs seconde se fut un
''quoi ?'', presque inaudible.
« Jayka Cléo Hansen, acceptez-vous de devenir ma femme ? » avait-il alors répété, cette fois ci en sortant une bague qu'il avait rapidement récupéré dans l'un des rangements intérieur de la voiture. La brune avait posé son regard sur la bague avant de porter la main à sa bouche, encore un peu sous le choc. Elle connaissait la réponse et pourtant, il lui fallut un peu de temps pour réaliser que c'était LE moment qu'elle avait tant attendue. Là dans cette voiture, il lui demandait de devenir sa femme, celle qui partagerait sa vie jusqu'à la fin. Jayka se mit à sourire, à se mordre la lèvre alors que sous l'émotion ses yeux devenaient quelque peu humides.
« Oui. » avait-elle finalement lâché avant de se jeter sur lui malgré l'étroitesse de l'endroit dans lequel ils se trouvaient.
« Oui, oui, oui, oui » répéta t-elle encore avant de venir prendre son visage entre ses mains pour venir l'embrasser. Son cœur battait à cent à l'heure. William l'avait toujours rendu heureuse mais cette soirée battait absolument tout. Lui s'était mis à rire, sans doute face à la réaction de celle qui étai maintenant sa fiancée et il passa cette bague à son doigts. La brune regarda le bijou un instant, ne pouvant s'empêcher de sourire.
« Je pensais pas qu'on me demanderais en mariage dans une voiture » dit-elle en riant légèrement alors qu'elle commençait à vraiment réaliser ce qui était entrain de se passer.
« Je voulais faire original » Et il vint l'embrasser une nouvelle fois après s'être joint à elle dans un éclat de rire.
« C'est réussi » ajouta la brune avant de retourner l'embrasser une nouvelle fois. Même si c'était loin d'être le plus romantique, il avait enfin fait ce qu'elle attendait et espérait depuis si longtemps.
La télévision était allumé et pourtant, elle n'y prêtait guère attention. Assise à même le sol, un tas de feuille éparpillé sur la table devant elle, Jayka laissa échapper un énième soupire. Elle ne se souciait pas vraiment de ces copies et encore moins des images qui défilaient sur l'écran. Depuis le début de la soirée, son regard était posé sur l'heure qui défilait beaucoup trop rapidement à son goût. Minuit approchait et pourtant William n'était toujours pas rentré de ce dîner important dont il lui avait parlé. Il faut dire qu'il ne s'était pas réellement étendu sur le sujet et même si il l'avait fait, elle n'aurait pas pris la peine d'écouter ; à partir du moment où son fiancé lui avait dit qu'il devait s'absenter elle avait compris qu'il lui mentait et qu'il avait trouvé là, une nouvelle parade pour fuir la maison et passer du bon temps avec une autre. Jayka n'était pas dupe. William la trompait depuis des semaines et elle l'avait très bien compris. Ses absences qui commençaient à se faire de plus en plus nombreuses, ses soit disant réunions qui duraient de plus en plus longtemps. Elle avait vraiment l'impression qu'il la prenait pour une imbécile. Et pourtant, elle ne disait rien. La brune restait muette, se contente de lui sourire et de lui dire que ce n'était pas grave qu'il rentre un peu plus tard. Elle lui tenait même encore des discours sur le fait qu'il donnait trop de temps à son travail et qu'il avait besoin de se reposer. Elle ne croyait aucun de ses mots et pourtant elle agissait comme si de rien n'était. Peut-être qu'elle n'en n'avait tout simplement pas la force. Devant les autres elle souriait, cachait sa peine, sa colère et son mal-être, mais une fois seule Jayka n'avait q'une seule envie : craquer. Balancer tout ce qui était autour d'elle, crier, pleurer.. Toute sa vie qu'elle avait longtemps cru si parfaite, partait en fumée sans qu'elle ne puisse y faire quoi que se soit. Tout avait commencé avec la perte de son enfant il y a plusieurs mois maintenant ; elle disait le contraire mais elle n'arrivait pas à s'en remettre. Elle se sentait tellement fautive qu'elle enchainait les nuits blanches, les crises de paniques alors qu'elle sautait la plupart de ses repas. Un psychologue. On lui avait dit qu'elle devait absolument en voir un. William avait insisté mais elle avait toujours refuser pensant qu'elle n'avait pas besoin de ça, mais juste de sa famille, de ses amis et surtout de son fiancé. Mais quand ce dernier pensait qu'il valait mieux aller voir ailleurs, peut être pour noyer son chagrin, ça n'arrangeait absolument rien. Jay' se sentait démunie, trahis, perdue et seule. Elle renifla, pour ravaler un sanglot qui menaçait de se faire entendre et secoua la tête espérant que cela l'aiderait à sortir toutes ces mauvaises idées de sa tête pour qu'enfin elle réussisse à se plonger de nouveau sur ses copies qu'elle devait corriger.
Quelques minutes, c'est le bruit de la porte qui lui fit relever la tête. Il était enfin de retour et comme toujours, elle sentait son cœur se serrer dans sa poitrine. La brune avait envie de lui sauter dessus, de l'embrasser et de lui dire à quel point elle l'aimait et à quel point elle était désolée pour tout ça.. et d'autre côtés elle voulait le gifler, lui dire qu'il lui faisait du mal et qu'il n'était qu'un salaud. Pourtant, elle resta assise par terre, le regardant avec un léger sourire quand il s'approcha d'elle, retirant sa veste qu'il balança sur le canapé avant de se pencher pour venir déposer ses lèvres sur le front de Jayka.
« Tu dors pas encore ? » Fermant un instant ses yeux, pour profiter un peu plus de ce geste tendre qu'il avait envers elle, geste qui était devenu si rare depuis quelque temps, elle finit par secouer la tête.
« Non, j'avais des copies a corriger et puis.. je voulais t'attendre » Comme réponse, elle eu le droit à un simple sourire avant qu'il ne s'éloigne pour rejoindre la cuisine.
« C'était bien.. ? » se risqua t-elle à demander, voulant tout simplement éviter un autre long et pensant silence entre eux.
« Un peu long mais sympa. » cria t-il depuis la cuisine. Jayka hocha la tête avant de se mordre la lèvre et de reposer le regard sur la copie qu'elle avait face à elle. Mais s'en était trop, elle en avait cessé d'entendre encore et toujours des mensonges, de passer pour la fille ignorante et bête qui ne voyait pas que son fiancé, l'homme qu'elle était censé épousé se tapait une ou plusieurs autres demoiselles dans son dos.
« William.. » dit-il, un peu moins fermement qu'elle l'aurait voulu. Il apparut de nouveau dans le salon avec son regard interrogateur. La brune se leva, s'approcha de lui avant de s'arrêter et de se planter là, à quelques mètres.
« Tu... tu vas te coucher ? » Non, ce n'était pas ce qu'elle avait voulu dire et pourtant, elle avait été incapable de sortir autre chose. Elle voulait laisser parler son cœur mais son esprit lui, voulait agir différemment, sans doute parce qu'elle avait peur d'entendre la vérité.
« Eh oui.. pourquoi ? » avait-il répondu un peu sceptique. Il ne comprenait surement pas cette réaction qu'elle avait, ce comportement quelque peu étrange.
« Je voulais juste savoir » Elle baissa les yeux, presque gênée
« Je termine et je te rejoins. » Un léger sourire et elle lui tourna le dos pour retourner s'installer près de la table basse, laissant s'échapper un soupire. Elle n'était décidément pas assez courageuse pour l'affronter ou plutôt pour affronter les faits et les tromperies de son fiancé.